Quelles sont les formes de glaucomes les plus courantes ?
Le glaucome primitif à angle ouvert est responsable de la majorité des glaucomes (65 à 90 %), la forme à PIO élevée est la plus fréquente. Il survient à partir de 40 ans, rarement avant (on parle de forme juvénile). Le glaucome à PIO normale est plus rare dans les pays occidentaux (5 à 20 % des cas). Il est retrouvé chez les sujets de plus de 60 ans ayant une prédisposition vasculaire (migraine, HTA…)
Quels sont les facteurs de risque ?
En dehors de l’âge supérieur à 40 ans, les autres facteurs en cause sont les antécédents familiaux, la myopie, le diabète, des variations importantes d’HTA, le tabagisme. Le glaucome congénital (rare) survient chez l’enfant avant trois ans, il touche les deux yeux. On observe une augmentation du volume de l’œil et un larmoiement. La pathologie peut survenir suite à un traumatisme oculaire, une tumeur intraoculaire ou la prise de corticoïdes ; on parle de glaucome à angle ouvert secondaire.
Comment se manifeste le glaucome à angle fermé ?
Le sujet présente des douleurs oculaires violentes, des nausées, des vomissements, un œil rouge et une baisse rapide de l’acuité visuelle. En l’absence de traitement d’urgence, il est susceptible d’entraîner la cécité par atrophie optique. De nombreux mécanismes iatrogènes sont en cause : mydriase bloquant la circulation de l’humeur aqueuse, hémorragie intraoculaire fermant indirectement l’angle iridocornéen, œdèmes des vaisseaux sanguins ou des corps ciliaires.
Quelles sont les causes prédisposant ou aggravant la fermeture de l’angle ?
Les facteurs de risque sont les sujets âgés de plus de 50 ans, le sexe féminin, une hypermétropie, une cataracte, un GAO non traité, la présence d’un gros cristallin, la prise de médicaments dilatant la pupille.
Quels sont les médicaments contre-indiqués ou à éviter ?
La mention « contre-indiqué en cas de glaucome » concerne le seul glaucome par fermeture de l’angle. Généralement, sont en cause les anticholinergiques (antidépresseurs tricycliques, certains antispasmodiques et antiparkinsoniens…), les psychotropes, certains antidiarrhéiques, les antihistaminiques (antitussifs, antiallergiques). La prudence est requise avec les IEC ou sartans (risque d’angioedème) et avec les anticoagulants AVK, héparines et apparentés (risque hémorragique). Les corticoïdes, quel que soit leur mode d’administration, augmentent la PIO.
Comment évolue le GAO en l’absence de traitement et quels sont les signes d’alerte ?
La dégradation irréversible du champ visuel évolue lentement vers une réduction de la perception de la lumière. Elle se limite peu à peu à un croissant temporal avec survenue de scotomes en périphérie, et à un îlot central de vision. L’acuité visuelle centrale est longtemps conservée mais elle diminue peu à peu jusqu’au stade de la cécité.
Quel est l’impact sur le quotidien ?
Le handicap peut être important et se traduit par des difficultés pour situer des objets latéralisés, une gêne à la marche, un risque de chute, une conduite automobile mal assurée. La pratique d’un sport contribue à faire baisser la PIO, toutefois certains sports sont contre-indiqués (plongée sous-marine, certaines postures de yoga la tête en bas). La prise de fortes doses d’alcool est nocive pour le nerf optique ainsi que le tabagisme (composants vasoconstricteurs).
Quand doit-on se faire dépister ?
À partir de la quarantaine au début de la presbytie, surtout s’il existe des antécédents familiaux ou des facteurs de risque. Si l’examen est négatif, le suivi doit rester régulier à raison d’une visite chez l’ophtalmologiste tous les deux ans.
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