Un ensemble de produits, d’action locale ou générale, sont proposés en officine pour atténuer les symptômes incommodants. Ces solutions sont complémentaires et peuvent être présentées au sein d’un même rayon identifié.
Les phytoestrogènes : on distingue les isoflavones, retrouvés dans le soja et le trèfle rouge, et les lignanes (graines de lin). Par interaction avec les récepteurs estrogéniques, ils permettraient de compenser la chute des estrogènes mais leur efficacité reste à démontrer selon la Commission européenne. En outre, des mises en garde ont été émises quant aux risques de cancers du sein ou de l’utérus liés à ces produits. Selon l’ex-Afssa (Anses), la dose maximale quotidienne est de 1 mg/kg d’isoflavones. Leur prescription doit être étudiée au cas par cas, comme pour les THM. D’une manière générale, les produits à base de phytoestrogènes sont déconseillés chez les femmes ayant des antécédents de cancers du sein, de l’endomètre ou de l’utérus. Ces produits ne doivent pas être pris en supplément d’un THM et leur utilisation au long cours n’est pas recommandée.
L’actée à grappes noires ou cimifuga : cette plante (le rhizome) est utilisée notamment contre les bouffées de chaleur. Des études complémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre son mécanisme. Certaines données suggèrent des cas d’atteintes hépatiques.
L’igname sauvage (yam) : la tige souterraine est utilisée en raison de sa composition en diosgénine et dioscine. Ces substances servent à la fabrication industrielle des estrogènes et de la progestérone. Les données sont insuffisantes pour démontrer l’intérêt de l’igname dans la ménopause.
La sauge officinale (feuilles) : cette plante traditionnelle est proposée pour lutter contre la sudation nocturne.
Le houblon (cônes) : il est proposé en cas de bouffées de chaleur et de nervosité (insomnies).
La bêta-alanine (Abufène) : cet acide aminé aurait une action inhibitrice sur les bouffées de chaleur. La Commission de la Transparence a déremboursé ce médicament en 2011 par manque de démonstration de son efficacité.
La vitamine B6 : elle dispose d’une allégation dans la régulation de l’activité hormonale.
L’homéopathie : plusieurs médicaments homéopathiques peuvent être proposés pour les bouffées de chaleur tels qu’Actheane (cimicifuga, lachesis…) ou L25, Lachesis mutus et Actea racemosa.
Les produits contre la sécheresse vaginale : le conseil officinal porte sur des lubrifiants, en gel ou en ovule. Généralement au pH physiologique, ils sont hydrosolubles, non gras et compatibles avec le préservatif (masculin ou féminin). Les soins adaptés pour l’hygiène intime complètent ce conseil.
Si ces produits sont insuffisants, il est possible de les associer à des estrogènes à appliquer par voie vaginale (promestriène, estriol), non listés mais pour lesquels une prescription est recommandée.
Des compléments alimentaires à base d’huile de poisson et d’onagre sont également disponibles.
Les soins de la peau : la sécheresse cutanée peut être compensée par des soins dermocosmétiques adaptés, hydratants, nourrissants et restructurants.
Les protections urinaires : le pharmacien dispose aujourd’hui de gammes fournies, composées de produits adaptés au mode de vie moderne (Tena Lady Silhouette). Il est conseillé de demander des échantillons aux laboratoires.
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