Les traitements classiques consistent à faire disparaître les verrues en les brûlant. On emploie différentes méthodes : solutions acides, azote liquide ou laser. La prise en charge des verrues à l’officine ne doit concerner que les verrues de petite taille ou de taille limitée, situées au niveau des mains et des pieds. Au stade de début et quand le diagnostic est établi, le traitement le plus facile à mettre en œuvre est l’application locale de préparations kératolytiques.
Quels sont les verrucides les plus utilisés ?
Ils sont à base d’acide salicylique, acétique, formique et lactique à forte concentration (de 10 à 50 %). On utilise la vaseline salicylée à des concentrations variant de 15 % à 50 % selon que la zone à traiter est plus ou moins cornée. La Pommade Cochon contient 50 % d´acide salicylique, Duofilm est une préparation composée d’acide salicylique et d’acide lactique incorporés dans du collodion.
Quel est leur mode d’action ?
Ils commencent par détruire la couche cornée de l’épiderme qui forme la partie superficielle de la verrue, puis ils agiraient par destruction mécanique des cellules infectées et des virus. Le traitement est long et peut durer plusieurs semaines voire plusieurs mois.
Comment les appliquer efficacement ?
Les kératolytiques locaux (Duofilm, Transvercid, Kérafilm, Cochon, Diable, Verlim Verrupan, Verrufilm) sont appliqués une fois par jour sous forme d’emplâtres, de pommades, ou de solutions, et recouverts d’un pansement adhésif. Les kératolytiques sont agressifs pour la peau saine, il convient de protéger le pourtour de la verrue avec un vernis protecteur ou par un sparadrap troué. Pour améliorer l’efficacité du kératolytique, il faut régulièrement éliminer les peaux mortes. Ces méthodes nécessitent un décapage régulier des lésions par grattage doux à la lime à ongle, sans faire saigner (à jeter après usage, en raison du risque de contamination).
Quels sont les traitements adjuvants ?
Un traitement général peut être associé pendant quelques semaines. Il contribue à apporter des sels minéraux et des acides aminés (Verrulyse méthionine) ou des souches homéopathiques (Homéodose N° 28, Abbé Chaupitre N79, Complexe Lehning N37, Verrulia). Certains patchs d’appui (Epitact) facilitent la marche en répartissant les pressions, ils ont aussi une action verrucide. Ils conviennent bien aux verrues douloureuses des pieds.
Quand conseiller la cryothérapie à domicile ?
On peut également détruire la verrue jusqu’à la racine par application de froid (cryothérapie à l’azote liquide). La cryothérapie est une bonne alternative aux kératolytiques, cette technique peut se faire à domicile avec des aérosols diffusant de l’azote liquide (il existe plusieurs kits de cryothérapie disponibles en pharmacie). La spécialité CryoPharma utilise un mélange de diméthyléther et de propane qui permet d’obtenir une température de l’ordre de -50°C.
Est-elle équivalente à celle pratiquée au cabinet médical ?
La technique employée par le dermatologue est encore plus radicale, elle se fait à de très basses températures (-180 ou -190 °C). Appliqué au coton-tige ou pulvérisé, l’azote liquide provoque une gelure de la verrue et son décollement, une phlyctène (cloque) apparaît en quelques heures. C’est un traitement rapide et efficace mais agressif. Il peut être douloureux, notamment dans son utilisation plantaire, il est mal supporté par les enfants et même par les adultes pour traiter un trop grand nombre de verrues.
En quoi consistent les techniques chirurgicales ?
Elles sont faites en général sous anesthésie locale par un dermatologue ou un chirurgien.
Il s’agit de l’électrocoagulation au bistouri électrique, de la brûlure par laser CO2 et de l’ablation pure et simple de la verrue au bistouri. Les techniques utilisant le laser et le bistouri électrique visent à détruire la verrue par brûlure. Elles sont particulièrement indiquées pour les verrues multiples ou de grande taille. Quant à la chirurgie simple, elle est indiquée pour des verrues plus petites ou isolées. Ses avantages sont une cicatrice plus fine et des douleurs moindres après l’intervention.
Sont-elles fréquentes ?
L’électrocoagulation au bistouri électrique est en passe d’être abandonnée par les dermatologues car elle laisse des cicatrices au niveau des mains, et des séquelles douloureuses pendant plusieurs mois au niveau plantaire.
Le traitement au laser CO2 sous anesthésie ne s’applique qu’à de rares cas (verrues profuses résistantes aux traitements habituels).
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