Quels sont les facteurs favorisant les mycoses ?
Les facteurs sont à la fois locaux, comme l’humidité, la macération, les irritations chroniques, un pH acide, une sécheresse buccale, mais aussi des problèmes de terrain, tels l’immunosuppression, le diabète, l’obésité, la grossesse, les menstruations, l’âge. Est également impliquée, l’iatrogénie provoquée par les antibiotiques, les corticoïdes au long cours, les estroprogestatifs.
Comment reconnaître les différentes mycoses cutanéomuqueuses ?
- Le pied d’athlète se traduit par une peau macérée sur un fond érythémateux, parfois fissuré, le plus souvent entre le 4e et le 5e orteil. Sans traitement adapté, il peut s’étendre à tout le pied. La surinfection bactérienne est assez fréquente.
- Les mycoses des grands plis à dermatophytes peuvent faire suite à l’extension d’une dermatophytose des pieds. L’atteinte inguinocrurale (eczéma marginé de Hebra) est la plus fréquente sous la forme d’une plaque prurigineuse à la face interne des cuisses puis s’étalant dans le pli de l’aine, et gagnant les parties génitales et les fesses si elle n’est pas traitée.
- Les intertrigos candidosiques sont des lésions localisées au niveau de la peau glabre. Elles se présentent sous la forme de placards érythémateux, suintants et fissurés, recouverts d’un enduit blanchâtre. Les lésions sont le plus souvent humides et macérées, mais elles peuvent être sèches, desquamatives et bordées de petites pustules rouges. Elles prédominent chez l’obèse et le diabétique.
- La vulvovaginite candidosique se manifeste par un prurit, des brûlures et des leucorrhées. La muqueuse est rouge, macérée, recouverte de dépôts blanchâtres et les lésions peuvent déborder vers les plis inguinaux et le pli fessier.
- L’herpès circiné peut être transmis par contact humain ou animal (chat), son aspect est celui de lésions arrondies, annulaires, recouvertes de squames et plus ou moins prurigineuses.
- Le pityriasis versicolor prédomine chez le sujet jeune. Il est dû à une levure saprophyte, malassezia furfur qui se nourrit de sébum et de sueur. Il se manifeste par de petites taches arrondies de couleur jaune chamois qui peuvent confluer et fusionner pour donner de grandes nappes. Les lésions se localisent sur les zones séborrhéiques du thorax, du dos, des épaules et des bras. Elles ne sont pas contagieuses, le prurit est rare. Il existe une forme dépigmentée (achromie).
- La perlèche candidosique atteint les commissures des lèvres qui sont le siège d’une fissure douloureuse, suintante, recouverte d’un enduit blanchâtre.
- Le muguet (affection courante du jeune enfant et du nouveau-né), se traduit par une muqueuse rouge qui se recouvre de taches blanchâtres. Il prédomine au niveau de la face interne des joues. En l’absence de traitement, il peut s’étendre au pharynx.
- Les onychomycoses à dermatophytes atteignent la partie distale (sous le bord libre de l’ongle), contrairement aux infections à candida qui touchent la matrice et débutent par un périonyxis (tuméfaction douloureuse de la zone matricielle et de repli unguéal). La croissance de l’ongle ne modifie pas la progression mycosique qui s’effectue à contre-courant et que l’on peut suivre du fait de la transparence de la tablette. Les professions en contact avec l’eau (personnel de cuisine, de crèche, équipe de nettoyage, maîtres-nageurs) sont particulièrement exposées.
- Les teignes sont des infections du poil ou du cheveu par des dermatophytes. La teigne du cuir chevelu atteint l’enfant avant la puberté. Elle est rare chez l’adulte qui peut développer une teigne de la barbe. La source de contamination peut être un animal.
- Chez le nourrisson, la localisation génito-fessière (dermite du siège) est favorisée par la macération des selles et de l’urine, et par l’irritation et l’occlusion provoquées par les couches. La surinfection candidosique est courante.
Quand pratiquer un examen mycologique ?
Cet examen est peu pratiqué en routine en raison d’un diagnostic clinique souvent évident, mais dans les cas difficiles il est souhaitable. Il repose sur le prélèvement et la détection des champignons à l’examen direct et leur mise en culture sur un milieu sélectif.
Comment être sûr qu’il s’agit bien d’une onychomycose ?
Des surinfections bactériennes, en particulier à pseudomonas aeruginosa, et d’autres affections dermatologiques comme le psoriasis (ongle épaissi parsemé de dépressions en « dé à coudre ») sont à éliminer. Sur le plan clinique, le diagnostic différentiel est parfois très difficile et passe obligatoirement par une confirmation biologique. Lorsque la clinique est évocatrice alors que les examens de laboratoire sont négatifs ou dissociés, il convient de refaire des examens ou de recourir à l’histopathologie. Un examen clinique après trois mois de traitement local et/ou oral permet d’apprécier l’évolution favorable des lésions et la maîtrise de l’infection.
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