• Paracétamol
Contraction de para-acétyl-amino-phénol. C’est le traitement symptomatique des douleurs d’intensité légère à modérée et/ou des états fébriles le plus utilisé chez l’adulte et plus encore chez l’enfant parce qu’il est le mieux toléré. C’est l’antalgique et l’antipyrétique de premier choix et le seul aisément prescrit avant l’âge de 6 mois. Mieux vaut cependant choisir une présentation adaptée à l’enfant - sachet-dose, suppositoire (éventuellement sécable), solution buvable aromatisée – et rappeler aux parents les posologies à ne pas dépasser en fonction du poids : 60 mg/kg/jour en 4 à 6 prises. Chez l’adulte, pas plus de 4 g par 24 heures chez l’adulte en 4 prises espacées de 6 heures.
Effets indésirables :
Ils sont très rares : réactions cutanées, neutropénies et thrombopénies, hépatotoxicité à doses très élevées (risque d’hépatite fulminante).
Contre-indications :
Hypersensibilité au paracétamol ou aux excipients. Insuffisance hépatocellulaire.
Précautions d’emploi :
Ne pas dépasser 3 g/j chez les adultes de moins de 50 kg et en cas d’atteinte hépatique légère à modérée, d’alcoolisme, de malnutrition chronique, d’anorexie et de déshydratation. En cas d’insuffisance rénale sévère, respecter un intervalle entre deux prises de 8 heures minimum et ne pas dépasser 3 g/j. C’est le médicament de choix chez les patients sous anticoagulant mais en cas de prise maximale de 4 g/j pendant 4 J, des précautions d’emploi sont toutefois nécessaires.
À noter :
Le paracétamol est sans danger particulier pour l’enfant pendant la grossesse, quel qu’en soit le terme. Pas de problème non plus en cas d’allaitement.
À l’officine : Doliprane, Dafalgan, Efferalgan, Panadol…
• Aspirine
Si l’acide acétylsalicylique, concurrencé notamment par le paracétamol, n’est plus l’antalgique de référence, son rapport bénéfice risque reste bon et c’est toujours l’un des médicaments les plus utilisés au monde pour l’une ou/et l’autre de ses propriétés majeures : antalgique, antipyrétique, anti-inflammatoire et antiagrégant plaquettaire à faibles doses. Mais elle possède de nombreuses contre-indications et nécessite des précautions d’emploi qu’il est utile de rappeler aux malades, même si elles figurent sur les notices. De même que les posologies à respecter sous peine de pépin : 3 g/j maximum en plusieurs prises chez l’adulte et chez l’enfant (à partir de 3 mois) 60 ou mieux 50 mg/kg/j en 4 ou 6 prises, espacées de 4 heures minimum.
Effets indésirables :
Troubles digestifs plus ou moins importants selon les doses, la durée du traitement et la personne : gastrite, nausées, brûlures d’estomac voire ulcère. Et réactions allergiques : urticaire, œdème, bronchospasme, œdème de Quincke, choc anaphylactique.
Contre-indications :
Allergie à l’aspirine et aux AINS. Ulcère gastroduodénal en évolution. Maladie ou risque hémorragique. Insuffisance hépatique, rénale ou cardiaque grave. Grossesse à partir du début du 6e mois à cause du risque cardio-pulmonaire et rénal (même après une seule prise) et de mort in utero par fermeture du canal artériel. Association avec les anticoagulants pour une dose d’aspirine supérieure à 1 g par prise ou à 3 g par jour. Antécédents d’ulcère gastroduodénal pour des doses d’aspirine de plus de 500 mg par prise ou de 3 g par jour. Association avec le méthotrexate (dose›15 mg/semaine).
Précautions d’emploi :
Chez les enfants présentant des risques d’infection virale (varicelle, épisode d’allure grippale) à cause du risque d’intoxication et de syndrome de Reye (troubles neurologiques et hépatiques), uniquement sur avis médical. Prudence en cas de geste chirurgical, même mineur comme une extraction dentaire à cause de l’augmentation du risque hémorragique. Avertir que d’autres médicaments utilisés contre les maux de l’hiver peuvent contenir un AINS et sont à éviter en association. Par précaution, déconseiller en cas d’allaitement. Pas de comprimés effervescents en cas de régime sans sel.
À l’officine : Aspirine UPSA, Aspégic…
• Anti-inflammatoires non stéroïdiens
Comme l’aspirine, les AINS ont des propriétés antipyrétiques, antalgiques, anti-inflammatoires. Les précautions et contre-indications sont également similaires, même si le métabolisme des AINS dépend de chaque molécule.
Effets indésirables :
Principalement des troubles digestifs et des réactions allergiques.
Contre-indications :
Ulcère gastroduodénal évolutif. Antécédents d’allergie à l’aspirine ou à tout AINS. Insuffisance hépatique, rénale ou cardiaque sévère. La deuxième partie de la grossesse. Prise d’antivitamines K ou d’héparines à cause du risque d’hémorragie digestive non prévisible.
Précautions d’emploi :
Chez les personnes âgées, prendre en compte le risque d’effets indésirables graves du fait de comorbidités fréquentes et de la polymédication qui expose à des risques d’interactions médicamenteuses. Chez l’enfant (de plus de 3 mois), seul l’ibuprofène est disponible sans ordonnance, à la dose de 30 mg/kg/j en 4 prises, à ne pas dépasser sans avis médical.
À noter :
Les AINS n’ont pas l’effet indésirable particulier à l’aspirine, le syndrome de Reye, chez les enfants, mais même si les études ne permettent pas de l’affirmer ou de l’exclure, l’ANSM mentionne le risque (exceptionnel) de complications cutanées et des tissus mous en cas de varicelle.
À l’officine : Nurofen, Advil, Spedifen…
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