SUIVI VACCINAL

Les aide-mémoire du pharmacien

Publié le 30/04/2012

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Assurer un bon suivi vaccinal nécessite d’abord de mettre à jour ses connaissances sur les recommandations qui changent régulièrement, puis de savoir où en est chaque patient de ses vaccinations. Quelques outils pratiques peuvent vous aider à assurer ces missions.

LES RECOMMANDATIONS vaccinales changent régulièrement, avec des exigences particulières selon les professions (par exemple vaccin de l’hépatite B obligatoire chez les professionnels de santé, vaccin contre la leptospirose chez les personnes travaillant dans des lieux susceptibles d’être infestés par les rongeurs…), ou encore selon les pathologies (asthme et vaccin antigrippal)… Où puiser toutes ces informations ? Pour connaître les dernières recommandations, il est possible de consulter le BEH (bulletin épidémiologique hebdomadaire) qui est publié tous les ans au printemps sur le site de l’InVS (le dernier en ligne vient d’être publié le 10 avril 2012 sur http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/BEH-Bulletin-epidemiolo…) et qui apporte le calendrier des vaccinations et les recommandations vaccinales selon l’avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP). On y retrouve les recommandations générales et particulières pour chaque vaccin et la liste des avis du HCSP publiés depuis un an.

Le voyageur a des besoins particuliers de vaccination qui diffèrent selon les pays dans lesquels il voyage. Ces questions sont souvent posées en officine. Il est donc intéressant de pouvoir le renseigner au mieux et l’inciter à anticiper une consultation si nécessaire. Le site internet de l’institut Pasteur (rubrique Vaccinations internationales, médecine des voyages) offre la possibilité de consulter pays par pays les recommandations vaccinales. On retrouve aussi le même type d’informations sur l’application Iphone « Vidal du voyageur ».

Le calendrier vaccinal électronique.

Le carnet de santé, donné à la naissance et censé nous suivre tout au long de notre vie, trouve aujourd’hui ses limites face aux recommandations en évolution permanente. De plus, lorsqu’il est égaré, des vaccinations sont oubliées ou, a contrario, réalisées alors qu’elles n’étaient pas nécessaires. Pour répondre à ce problème, le GEP (Groupe d’étude en préventologie) est à l’origine d’un carnet de vaccination électronique diffusé sur le site internet mesvaccins.net. Le carnet est mis à jour et évolue en fonction des recommandations générales de vaccination mais aussi de l’état pathologique du patient (asthme, grossesse, traitement…) ou encore de son activité professionnelle.

Ce carnet de vaccination électronique a été testé dans une dizaine de pharmacies de l’enseigne PHR et devrait s’étendre aux autres pharmacies dans les mois à venir. Le patient désirant enregistrer son calendrier se voit remettre un code d’accès confidentiel et remplit son carnet ou demande à son pharmacien de le remplir (quelques minutes suffisent). À chaque nouvelle vaccination, le médecin remplit le carnet avec le patient ou lui fournit un certificat de vaccination. « Les médecins, réticents au départ, se sont depuis investis dans cette démarche. Aujourd’hui, environ 600 patients ont déjà souhaité bénéficier de ce calendrier vaccinal électronique », explique Lucien Bennatan, président du groupe PHR. À chaque modification des recommandations, le patient reçoit par mail et/ou par SMS un avertissement dans les 48 heures.

Une application iphone.

Dans son application gratuite « Votre suivi santé » disponible sur iphone et sur ipad, le groupe Univers pharmacie a aussi introduit un carnet vaccinal. En fonction du calendrier vaccinal simplifié, la personne qui télécharge l’application reçoit à sa date d’anniversaire un message sur le statut vaccinal qu’elle devrait avoir à cet âge. À chacun de faire ensuite le point avec un professionnel de santé. D’autres groupements et laboratoires étudient aussi ce type d’outils informatiques.

Mission rémunérée.

L’IGAS, Inspection générale des affaires sociales, a formulé trois propositions concernant les vaccinations dans le cadre des missions rémunérées* : « organiser le suivi vaccinal des patients », « prévoir, sous réserve d’une étude préalable, que le pharmacien, spécifiquement formé, puisse réaliser l’acte vaccinal sur prescription » et « étudier la possibilité pour le pharmacien de pratiquer de sa propre initiative des rappels de vaccination chez le patient adulte ». « Aujourd’hui, la gestion du carnet vaccinal électronique répond à l’une des recommandations de l’IGAS. Demain, si notre calendrier vaccinal s’étend à la profession en général et si le maximum de pharmaciens s’équipent, ceci nous permettrait de l’intégrer dans le cadre des missions rémunérées », explique Lucien Bennatan.

Avoir les outils nécessaires et la possibilité d’assurer le suivi vaccinal représente pour le pharmacien un enjeu important, et ceci d’autant plus à une période où les patients sont réticents face à la vaccination et où certaines maladies sont en recrudescence.

* Rapport IGAS : Pharmacies d’officine : rémunération, missions, réseau, juin 2011

› CÉLINE LONGEARD