APPARUES plus récemment, les nouvelles méthodes contraceptives sont moins médiatisées et leur mise en œuvre nécessite parfois des explications théoriques et pratiques. Parmi elles, le patch contraceptif hebdomadaire et l’implant sous-cutané.
Comment ça marche ?
Mis sur le marché en 2004, le patch contraceptif (Evra) délivre quotidiennement une dose hormonale fixe pendant une semaine. Fonctionnant sur le même principe que la pilule, les hormones (norelgestromine et éthinylestradiol) contenues dans le patch gagnent la circulation sanguine à travers la peau. Elles vont bloquer l’ovulation et modifier la glaire cervicale pour empêcher le passage des spermatozoïdes. La tolérance générale est bonne, la survenue de saignements (spottings), de nausées et de tension mammaire diminue rapidement.
L’implant contraceptif (Nexplanon) est constitué d’un bâtonnet unique souple, non biodégradable. Il diffuse en continu un progestatif (étonogestrel) qui empêche l’ovulation pendant trois ans. Son efficacité est immédiate dès le premier jour de pose, le retrait peut se faire à tout moment ; son indice de Pearl est voisin de zéro. Il peut induire des troubles des règles, une tension mammaire et une prise de poids.
Pour qui ?
Les deux méthodes intéressent essentiellement les femmes qui désirent une contraception efficace sans la contrainte d’une prise quotidienne.
Le patch contraceptif a une courte durée d’action, il séduit plutôt les femmes jeunes ou nullipares. Elles n’y pensent qu’une fois par semaine mais les risques d’oubli avec échec contraceptif persistent, comme avec la pilule. En cas d’oubli, le patch reste efficace deux jours après la date indiquée pour son remplacement. Il est possible d’utiliser la méthode en continu afin de sauter une période de règles : un nouveau patch devra alors être collé en 4e semaine du cycle.
L’implant est une méthode de longue durée d’action, indépendante de l’observance. Elle s’adresse aux femmes multipares ayant une contre-indication ou une intolérance aux estrogènes de synthèse ou aux dispositifs intra-utérins ; ou à celles qui souhaitent simplement espacer leurs grossesses.
Avantages métaboliques
L’intérêt du patch est sa tolérance métabolique. En évitant le passage par le foie, les composés actifs n’ont pas d’influence sur les concentrations des lipides et des protéines de la coagulation dans le sang. Les doses d’hormones présentes dans le corps étant moindres, les effets secondaires sont réduits par rapport à la pilule.
Durant tout le temps d’utilisation de l’implant, l’organisme continue à sécréter naturellement des estrogènes. Cette action prévient ainsi toute carence qui pourrait aboutir à une atteinte du capital osseux.
Pose et retrait
Le patch se pose au niveau de la face externe du bras, d’une fesse, de l’abdomen ou du thorax (jamais sur les seins). Le procédé consiste à changer le patch une fois par semaine à l’exception d’une semaine tous les 21 jours.
De la taille d’une allumette, l’implant s’insère au niveau de la face interne du bras.
La pose est simple et rapide, elle se fait à l’aide d’un applicateur stérile sous anesthésie locale (le nouvel applicateur limite le risque d’insertion trop profonde). Elle est effectuée par un médecin ou une infirmière préalablement formée. Le retrait se réalise également sous anesthésie locale et nécessite une incision sous cutanée de 2 mm.
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