Reprenant les dernières données chiffrées livrées par les experts-comptables, Alain Grollaud, président de la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacie FEDERGY, constate que la moitié des pharmacies françaises ont un chiffre d’affaires inférieur à 1,3 million d’euros. Pour ces pharmacies de proximité où l’équipe officinale est réduite, la mise en œuvre des nouvelles missions est problématique. Pour y remédier, Alain Grollaud revient sur une proposition défendue en son temps par le Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO) : développer des pharmacies succursalistes pour mutualiser et développer les nouvelles missions.
Emploi partagé
À l’époque, l’idée reposait sur un modèle comprenant une pharmacie mère et quatre pharmacies filles. « C’est beaucoup plus simple, dans un rayon de 20 à 30 kilomètres, d’organiser le maillage, l’économie et surtout les ressources humaines. Car toutes ces missions requièrent des ressources humaines. » À ce titre, il cite aussi le modèle danois qui autorise « un pharmacien à avoir plusieurs officines dans un rayon de 75 km ». En contrepartie, le pharmacien « doit remplir des missions, à savoir vacciner, porter les médicaments à domicile en cas d’urgence et réaliser des entretiens thérapeutiques ». Autre piste : l’emploi partagé d’un pharmacien adjoint. « Ce pharmacien pourrait travailler pour plusieurs pharmacies, et même pour plusieurs pharmacies filles dans un rayon de 50 km et dans le cadre des CPTS. Pourquoi les pharmaciens ne pourraient-ils pas exercer comme le font des médecins, des kinés et des dentistes dans des cabinets secondaires ? » Pour cela néanmoins, une évolution du code de la santé publique serait nécessaire.
Survie économique
Mais au-delà de ces pistes pour permettre à toutes les pharmacies de bénéficier de la rémunération à la carte offerte par les nouvelles missions, Alain Grollaud pose la question de la survie économique du réseau. « Citons l’article 66 de la LFSS 2019 qui est sans doute l’ouverture à la généralisation du TFR, soit 300 millions d’euros de perte. On nous parle de baisses de prix de 960 millions d’euros. On nous parle d’un coup d’arrêt sur la substitution des biosimilaires. Je ne vois pas très bien comment on va pouvoir répondre à la problématique d’une rémunération à la carte si, d’un côté, on nous donne des solutions de rémunération, et, de l’autre, on nous les reprend en double, en triple, voire plus. »
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