Une nouvelle fois, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, est revenu sur le positionnement de son syndicat quant à l’avenant 11 de la convention pharmaceutique. Le refus de signer avait été qualifié en son temps par la Fédération de « décision difficile mais responsable », eu égard aux baisses de prix escomptées de 2017 à 2021, non compensées par l’enveloppe proposée dans l’avenant 11. Néanmoins, « la FSPF soutient cet avenant dans son principe, la convention avec l’assurance-maladie va dans le bon sens », rappelle Philippe Besset. Même non-signataire de l’avenant 11, le syndicat reste impliqué dans la « co-construction ».
Le problème, ce sont les impacts massifs sur l’économie de l’officine des projets de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) successifs, non pris en compte dans la convention. « L’investissement de 200 millions d’euros de l’assurance-maladie, annoncé dans cet avenant, est une réalité, il sera même supérieur en 2020. Mais l’impact des baisses de prix de 2017 à 2019 c’est 450 millions d’euros d’impact sur la marge de l’officine. Et avec les mesures annoncées dans le prochain PLFSS, l’impact sera de 700 millions d’euros en 2020 », déplore le président de la FSPF.
Question d’échelle
Sur ce point, Nicolas Revel, directeur de l’assurance-maladie, fait remarquer : « Nous avons fait le choix d’investir - ce que nous n’avions jamais fait jusqu’à présent - en 2017 au titre de l’avenant 11. » Le but ? « Une stabilisation. » Et selon les observations de la CNAM « dans le cadre de la vie conventionnelle » pour 2018, la progression nette se situe « autour d’une soixantaine de millions d’euros ». Nicolas Revel confirme par ailleurs que pour 2019 et 2020, l’investissement de l’assurance-maladie « va être très substantiellement supérieur » aux prévisions et que des ajustements sont nécessaires dès lors que les dépenses d’investissement « dépassent, non pas un peu mais très, très largement la maquette que nous avions calée ». Des discussions sur ce point sont en cours entre la CNAM et les syndicats.
Quant aux nouvelles missions, dont Philippe Besset rappelle que la vocation n’est pas de compenser des pertes de marge mais d’orienter résolument la pharmacie vers les besoins de santé publique, au total elles ne devraient pas rapporter plus d’une centaine de millions d’euros. Si cela reste une manne intéressante et non négligeable, le président de la FSPF note que le chiffre d’affaires du remboursable à l’officine s’élève à 6,5 milliards d’euros : « Ce n’est pas la même échelle. »
Dans ce contexte, la FSPF demande que les négociations conventionnelles tiennent compte des mesures et autres baisses de prix décidées dans les PLFSS à venir.
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