LE PHARMACIEN PEUT proposer des produits de phytothérapie, d’aromathérapie, d’oligothérapie ou de l’homéopathie seuls ou en sus des médicaments (prescrits ou en libre accès) pour compléter et optimiser leurs effets ou donner un petit coup de fouet.
Phytothérapie : la tradition a du bon.
L’usage des plantes visant à soulager les symptômes des petits maux de l’hiver repose certes sur la tradition, mais il est reconnu et codifié par l’OMS, l’Agence européenne du médicament et la Coopération scientifique européenne en phytothérapie.
L’eucalyptus est considéré comme « la » plante des voies respiratoires. En tisane, inhalation ou gélules, elle aide à dégager les bronches et calmer la toux. Les fleurs (jaunes) de bouillon-blanc sont utilisées pour leurs propriétés expectorantes et adoucissantes dans les maux de gorge associés au rhume, et en particulier pour la toux sèche. La guimauve, ou mauve blanche, est également une plante pectorale, indiquée (infusion, sirop, collutoire) en cas de muqueuses irritées (angine) et de toux sèche. Le plantain (feuilles) est antitussif. Le thym, aux vertus antiseptiques établies, diminue les sécrétions nasales et apaise la toux. Les baies de sureau noir (sirop, gélules) ont des effets dépuratifs et sudorifiques, soulagent aussi écoulement et toux et seraient dotées de propriétés antivirales.
Quelques références : Arkogélules d’Arkopharma, extraits Naturactive (laboratoires Pierre Fabre), solution Ergyflor Immune, Ergyrhino, gélules nuit et jour Biosystem…
Aromathérapie : c’est tendance.
Les flacons d’huiles essentielles (HE) ont la cote. Pas seulement pour leurs vertus relaxantes, mais aussi antiseptiques. Comme elles sont concentrées, des précautions sont cependant indispensables : respecter le dosage et les contre-indications chez les jeunes enfants, les asthmatiques et les allergiques. Elles s’utilisent par voie orale (sur un support neutre), cutanée (bains, massages, frictions, à diluer dans des huiles végétales) et respiratoire (inhalation, diffusion).
Pour un rhume ou un état grippal, on peut associer inhalations sèches sur un mouchoir ou un oreiller, inhalations humides et frictions sur le thorax, la nuque ou le dos. Pour assainir l’atmosphère, on peut recourir à un vaporisateur, un diffuseur électrique, plus simplement un humidificateur de radiateur ou encore à un alambic.
Les plus utilisées l’hiver : thym, menthe poivrée (antispasmodique et décongestionnante), romarin (anti-inflammatoire, antiseptique et calmant), anis vert (toux), fenouil (expectorant pour toux grasse)… Les mélanges tout prêts, à visée antivirale et/ou immunostimulante, sont souvent à base de pin sylvestre, eucalyptus, ravinstsara, romarin, menthe poivrée, niaouli. Le choix est large parmi les gammes : produits du Docteur Valnet, Puressentiel, Olioseptil, Extrane, Phytaroma… Il existe aussi des gélules aux huiles essentielles (Arko Essentiel).
Homéopathie : au cas par cas.
À côté des comprimés à sucer, des gouttes ou des sirops homéopathiques associant plusieurs composants, comme le Coryzalia, Homéovox ou L 52, le choix des granules varie avec les symptômes et leur type :
- Rhume et rhinopharyngite : Pour les écoulements clairs comme de l’eau : Allium Cepa 9 CH, et pour les écoulements jaune verdâtre, plus épais : Kalium Bichromicum. En cas d’éternuements fréquents et de frissons : Nux vomica, et de nez bouché sec : Sticta Pulmonaria ou Sambucus Nigra. Il est possible d’associer systématiquement Kalium Bichromicum + Arsenicum Iodatum + Mercurius Solubilis. Pour la fièvre : Belladonna ou Gelsemium.
Pour la toux, tout dépend de son type. Pour les toux sèches : Aconitum napellus (après un coup de froid brutal), Belladona (avec sécheresse des muqueuses), Hepar sulfur (toux aboyante), Spongia (sensation de brûlure), Bryonia alba (toux douloureuse, aggravée par la parole). Pour une toux en quintes : Droséra (surtout la nuit, avec douleurs costales ou abdominales), Cuprum metallicum (améliorée en buvant de l’eau froide), Corallium rubrum (toux violente, explosive), Mephitis putorius (suffocante) et Ignatia (plus le malade tousse, plus il a envie de tousser). Quand la toux est grasse, aggravée par la chaleur : Coccus Cacti. En cas de laryngite : Arum triphillum. Ne pas oublier la célèbre crème Homéoplasmine pour les gerçures et le nez qui pèle.
- Grippe : Proposer Eupatorium Pergolatum + Gelsemium Sempervirens + Rhus Toxicodendron jusqu’à la fin des symptômes.
- Otite : En attendant la consultation : Belladona, Capsicum Annuum et Ferrum Phosphoricum.
L’oligothérapie aussi.
Les oligo-éléments (Oligosol Labcatal) permettent de modifier le terrain et de stimuler l’organisme avant et pendant les épisodes infectieux. Le cuivre pour ses propriétés anti-inflammatoires, à prendre au début de l’hiver ou ponctuellement pour contrecarrer une infection hivernale. Le zinc, le soufre (pour les personnes sujettes aux angines), le sélénium, puissant anti-oxydant, l’argent et le bismuth dont l’action antiseptique est complémentaire (nez et gorge). Et l’association cuivre-or-argent conseillée aux fatigués chroniques, en cure 2 mois avant la mauvaise saison et à poursuivre tout l’hiver, pour prévenir les infections récidivantes.
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