FACE AU RAYONNEMENT solaire, deux composants cutanés jouent un rôle essentiel en terme de protection : l’épaisseur de l’épiderme dont les différentes couches vont permettre d’absorber une part des ultra-violets. Parmi elles, la partie superficielle de la peau n’est pas la zone la plus sensible qui se situe dans la couche basale de l’épiderme, là où, notamment, les UV peuvent produire leur effet cancérigène. « L’épaisseur de la peau et la faculté - entretenue par l’exposition - qu’elle présente à s’épaissir, participent au mécanisme de défense cutané contre le rayonnement solaire », explique Pierre Césarini, directeur et porte-parole de l’association Sécurité Solaire*. Plus la peau est épaisse, mieux elle est naturellement protégée ». Autre composant fondamental du système de défense cutané, les mélanocytes dont le rôle est d’enrichir les tissus en mélanine sous l’action des UV. Pour les individus à peau claire et présentant des taches de rousseur, la mélanine produite n’est que très faiblement protectrice. Pour les peaux foncées, en revanche, elle est noire, protectrice et capable d’absorber 90 % des UV ayant franchi la couche cornée. L’épaisseur de l’épiderme et la qualité de la mélanine varient donc selon les individus.
Les peaux très claires.
Les peaux les plus fines sont les plus sensibles à l’exposition solaire. Ce sont aussi les moins aptes à fabriquer de la mélanine en quantité et en qualité. Elles produisent une mélanine rouge qui, au lieu d’exercer une action protectrice, va favoriser l’oxydation des cellules. Chez ces profils, généralement roux et qui relèvent du phototype I, le soleil génère une toxicité. Leur peau - laiteuse, très claire et piquée de tâches de rousseur - présente un épiderme très fin à la couche basale particulièrement vulnérable.
Soumis au soleil, ces sujets doivent adopter une attitude draconienne : éviter de s’exposer aux heures les plus dangereuses, entre midi et 16 heures, et s’exposer avec précaution entre 10 heures et 12 heures, 16 heures et 18 heures ; se protéger en portant des vêtements et en utilisant un écran solaire ; préférer un indice de très haute protection (SPF 50 +) aux crèmes n’offrant qu’une haute protection (SPF 30) ; aller consulter régulièrement un dermatologue ; les enfants des sujets relevant d’un phototype 1 doivent suivre les mêmes recommandations - d’une façon générale, tous les enfants doivent être considérés comme sensibles au soleil.
Tout aussi vulnérables, bien qu’ils réussissent à bronzer, les sujets de phototype II présentent une peau claire, sans tâches de rousseur mais sensible aux coups de soleil. « Dans leur cas, les dommages causés par le soleil seront plus lourds que la petite protection naturelle qu’ils peuvent espérer gagner en s’exposant », prévient Pierre Césarini. Ils devront donc adopter les mêmes attitudes de protection que les peaux les plus claires s’ils veulent limiter les risques de mélanome dont 80 % des cas surviennent sur des peaux de phototypes I et II.
Les peaux les plus foncées.
Les peaux noires sont bien mieux armées que les autres pour se prémunir des effets néfastes du soleil. Leur épaisseur les protège mais aussi la mélanine noire qu’elles produisent et dont la caractéristique chimique est d’absorber les UV de façon naturelle et efficace. Dans des conditions climatiques habituelles, ces sujets de phototypes V et VI ne risquent quasiment rien en s’exposant au soleil, ni brûlures ni cancer cutané. Seul désagrément possible, une déshydratation de la peau à laquelle on peut remédier en appliquant une crème hydratante.
« Légère méfiance, tout de même, lorsqu’après quelques mois d’hiver - voire plusieurs années passées en région tempérée - ces peaux se trouvent exposées à un soleil tropical », remarque Pierre Césarini. Car, dans l’intervalle, l’épiderme se sera affiné et aura perdu, dans une certaine mesure, ses défenses naturelles. « Dans ce cas, il sera conseillé d’appliquer une crème IP 15, deux à trois fois par jour ».
Article précédent
Voyage au pays des druides
Article suivant
Le chikungunya, invité surprise de la Côte d’Azur
Le smartphone, assurance santé de vos vacances
Voyage au pays des druides
Protéger les peaux de type extrême
Le chikungunya, invité surprise de la Côte d’Azur
M. Thomas G., 40 ans
Les bienfaits d’une exposition solaire raisonnée
Des questions qui piquent
Produits nomades pour voyageurs prévoyants
Apprenez leur les bons réflexes
Les vaccins à ne pas oublier
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %