« ENJOY YOUR TRIP, PREPARE IT », « Pour profiter de votre voyage préparez-le », lit-on sur la page d’accueil du site Internet www.pharmacieduvoyage.com, mis en place par la pharmacie du même nom, située dans l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle (aérogare 2, hall F et aérogare 1). Objectif de ce site, sobre et sans publicité : « contribuer au bien-être du voyageur » et « prévenir des risques sanitaires qu’il peut rencontrer en fonction de la destination de son voyage et de son état pathologique personnel ». La navigation est aisée et les rubriques claires. Il suffit par exemple de cliquer sur « Avant le départ », pour trouver des conseils pour « partir sous les tropiques en toute sérénité », un planisphère qui renvoie sur les maladies possibles et les vaccinations nécessaires dans chaque pays (à partir d’informations du ministère des Affaires étrangères) ou des explications sur le traitement préventif du paludisme chez la femme enceinte. La partie « Pendant le séjour » aligne les conseils de prévention et les « fiches santé », sous forme de questions-réponses, détaillent six maladies graves (fièvre jaune, chikungunya…).
Une clientèle plus masculine.
Instruits de l’existence de ce site par des témoignages sur des forums de discussion portant sur les voyages ou lors d’un précédent passage à la pharmacie de Roissy, les voyageurs sont de plus en plus nombreux à le consulter. Pour trouver des informations, mais aussi pour demander des renseignements (réponse dans les deux jours en général), commander ou réserver (moyennant un acompte payé à distance) des médicaments ou des produits qu’ils viendront chercher avant de s’envoler, ou encore prendre rendez-vous pour bénéficier d’ « une consultation pharmaceutique gratuite et personnalisée ».
« Ce sont plutôt des hommes d’affaires qui commandent sur le site car ils sont pressés, souvent en transit, et passent d’un pays à un autre, parfois très différents. Ce système leur convient… Pour les mêmes raisons, la clientèle de la pharmacie de l’aéroport est plus masculine que celle d’une pharmacie de ville », explique Christophe Guhur, titulaire de La pharmacie du voyage.
Répondre en kazakh.
« Ce n’est donc pas qu’une clientèle de passage. 50 % des voyageurs des vols de longue durée se déplacent au moins 6 fois par an. Ils appartiennent souvent à des catégories socioprofessionnelles élevées et sont assez exigeants sur la qualité des services, ce qui nécessite un personnel expérimenté et capable de répondre rapidement aux questions les plus diverses et dans différentes langues, l’anglais ne suffit pas ». Actuellement, à La pharmacie du voyage, on peut aussi donner des conseils santé en italien, en espagnol, en portugais, en turc, en persan et même en kazakh ! « Ça ne nous empêche pas d’être parfois pris au dépourvu… », reconnaît volontiers Christophe Guhur. « Dans ce cas, nous nous faisons aider par le personnel des compagnies aériennes ou, de manière exceptionnelle, par les ambassades, comme récemment celle d’Ukraine, à qui nous demandons un traducteur ».
Il faut aussi parfois faire des recherches fouillées : molécules correspondant à des noms de marques utilisés dans des pays lointains, kits de voyage un peu spéciaux (pour doser l’INR en cas de traitement par anticoagulant par exemple), etc. Mais, à en croire M. Guhur, c’est ce qui intéresse le plus son équipe…
Cosmétiques « made in France ».
Au comptoir, les demandes de conseils avant le départ sont des plus variées, mais concernent notamment la prévention contre les moustiques et la turista. « Nous donnons aussi beaucoup de conseils pour le vol : pour limiter les désagréments liés à la pression barométrique (ballonnements intestinaux, problèmes ORL) et éviter les thromboses veineuses au cours des vols de plus de 2 heures. Les voyageurs sont aujourd’hui mieux informés de l’intérêt des bas et des chaussettes de contention, mais nous constatons en règle générale qu’ils sont mal préparés. En particulier, ils sous-estiment des risques encourus dans les pays tropicaux et ne se rendent pas compte qu’un séjour même en club ou dans un hôtel ne protège pas du paludisme ou de la dengue », déplore Christophe Guhur. « Les informations des voyagistes sont très insuffisantes ou floues et l’augmentation des voyages achetés sur Internet au dernier moment est calamiteuse. Nous en voyons les conséquences au retour… ».
Autre demande fréquente : les produits de soins et les cosmétiques des laboratoires français qui jouissent à l’étranger d’une très bonne réputation. Les dernières nouveautés commercialisées en France mais pas encore à l’international sont particulièrement recherchées et servent de cadeaux « made in France ». Il y a d’ailleurs une rubrique Cadeaux sur le site Internet…
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