« Le travail de nuit est l’exemple même d’un risque avéré face auquel la prévention reste insuffisante. Tout devrait être fait pour l’éviter, ce qui est loin d’être le cas », explique Laurence Weyler, chronobiologiste au sein de la Caisse d’Assurance Retraite et Santé au Travail (CARSAT) d’Alsace-Moselle. Certaines entreprises et certains services publics ne pouvant s’en passer, les chercheurs en santé du travail et les médecins leur proposent désormais de nombreux aménagements pour en limiter l’impact.
Ainsi, alors que les « 3 huit » (une semaine de matin, une semaine d’après-midi et une semaine de nuit) ont longtemps constitué la règle, de plus en plus de sociétés abandonnent ce système très perturbant pour l’organisme, qui met deux ou trois jours à s’adapter. Pour permettre aux travailleurs de ne pas avoir à subir régulièrement ces perturbations, elles proposent un rythme plus court : 2 jours de matin, 2 jours d’après-midi et 2 jours de nuit. Autre réforme majeure, menée dans plusieurs grandes entreprises de la région, le décalage d’une heure des horaires de travail : le traditionnel 5 heures-13 heures est devenu un 6 heures-14 heures, les tranches suivantes étant aussi retardées d’une heure.
Comme l’explique le Dr Valérie Schach, médecin du travail de l’usine pharmaceutique Lilly de Fegersheim, une telle réforme qui répond aux recommandations émises par les autorités sanitaires, implique une réorganisation complète du fonctionnement de l’usine. Reste que les salariés ne sont pas toujours convaincus de ses bienfaits, car d’autres aspects non liés à la santé, comme les heures de trajets ou de repas, priment à leurs yeux sur les bénéfices – difficiles à mesurer — de ce changement d’horaire.
La sieste primordiale
Plus consensuelle, la sieste se développe dans de nombreuses entreprises qui ont multiplié pour cela les salles de repos et les locaux adaptés. Les bénéfices d’une sieste courte, entre 10 et 30 minutes, sont réels en termes de vigilance et de sécurité. Il n’en reste pas moins que la sieste continue à « faire peur » à certains salariés, sauf si l’employeur la propose. Dans ce cas, plus de la moitié des salariés y ont recours, ce qui reste toutefois plus rare que dans d’autres pays, y compris la Chine : la France, selon la CARSAT, n’a pas encore intégré une véritable « culture de la sieste ».
Enfin, les intervenants ont passé en revue d’autres modes de travail actuels, fustigeant notamment la tendance au « deux fois douze heures », la plus néfaste sur le plan de la santé. De même, ils ont rappelé que si beaucoup d’activités ne peuvent se passer du travail de nuit, il faut s’interroger sur son utilité réelle dans certains domaines, en particulier dans le cas des magasins ouverts toute la nuit.
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