L'éradication du cancer du col de l'utérus serait à portée de main. Ou de volonté politique. Selon une étude publiée aujourd'hui, la généralisation rapide de la vaccination et du dépistage pourrait éradiquer la maladie dans la plupart des pays avant la fin du siècle.
Si la généralisation de la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) et du dépistage était mise en œuvre d'ici à 2020, le nombre moyen de cancers du col de l'utérus pourrait passer sous la barre de 4 cas sur 100 000 femmes, soit « le seuil potentiel au-dessous duquel on pourrait considérer (la maladie) éliminée en tant que problème de santé publique », selon les auteurs de ces travaux. Mieux, ce serait entre 12,5 et 13,4 millions de cas qui pourraient être évités dans les 50 ans à venir, une éradication quasiment totale de cette pathologie dans les pays à très hauts revenus d'ici à 40 ans (comme les États-Unis ou la France), d'ici à 50 ans pour les pays à haut niveau de développement (comme le Brésil ou la Chine), d'ici 60 ans pour les pays au niveau de développement moyen (comme l'Inde ou le Vietnam) et d'ici à 2100 pour les pays à faible niveau de développement (comme Haïti ou l'Éthiopie). Une poignée de pays ne parviendrait cependant pas à l'éradication totale de ce cancer, notamment le Kenya ou l'Ouganda.
« Malgré l'ampleur du problème, nos travaux semblent montrer qu'une éradication globale de la maladie est possible avec les outils dont on dispose, sous réserve que la couverture vaccinale et le dépistage augmentent », commente la chercheuse australienne Karen Canfell. L'étude, parue aujourd'hui dans la revue « The Lancet Oncology » s'appuie sur l'hypothèse que plus de 80 % des filles de 12 à 15 ans soient vaccinées à partir de 2020 et que 70 % des femmes se soumettent au dépistage à 35 ans et 45 ans. En revanche, l'étude souligne aussi qu'en l'absence d'intervention pour favoriser le dépistage et la vaccination, ce sont 44,4 millions de femmes qui seront diagnostiquées avec un cancer du col de l'utérus sur la période 2020-2069. Début février, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est montée au créneau pour dénoncer les fake news sur la nocivité du vaccin et rappeler que 570 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2018 et que 310 000 femmes en meurent chaque année.
Avec l'AFP.
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