Le priapisme est caractérisé par une érection anormalement prolongée et généralement douloureuse, en l’absence de stimulation sexuelle.
Épidémiologie. Le priapisme, une affection rare, touche environ 1,5 personne/100 000 par an. Il résulte avant tout de causes iatrogènes.
Le priapisme à bas débit (dit aussi ischémique), le plus fréquemment observé, très douloureux, résulte d’une anomalie du retour veineux avec anoxie des tissus : il peut avoir une origine pathologique (leucémie myéloïde chronique, thrombose veineuse, maladie de Fabry, drépanocytose, polyglobulie, etc.), iatrogénique (antidépresseurs, neuroleptiques, antihypertenseurs, alpha-bloquants, héparines, glucocorticoïdes, mais surtout usage inadéquat de médicaments érectogènes contre les dysérections notamment alprostadil par voie intracaverneuse, etc.) ou être induit par l’usage de certaines drogues (prise de cocaïne ou de crack, sevrage en opioïdes notamment).
Le priapisme à haut débit (non ischémique), plus rare, résulte d’une augmentation et d’une dysrégulation du flux artériel par disparition des signaux nerveux inhibiteurs de l’érection (lésions médullaires ou périnéales, tétanos) : il n’est pas douloureux.
Dans environ 30 % à 50 % des cas, le priapisme est idiopathique : il n’est pas possible d’identifier une cause.
Le priapisme à bas débit constitue une urgence médicale car il expose à un risque d’ischémie locale susceptible d’induire des lésions péniennes définitives : toute érection prolongée plus de 3-4 heures constitue donc un motif de consultation. Selon le délai écoulé depuis son début et l’étiologie du priapisme, le médecin proposera de susciter des éjaculations répétées, une réfrigération de surface du pénis, la pratique d’un effort physique intensif entraînant un « vol » vasculaire au profit des membres inférieurs. Il pourra administrer un alpha-stimulant (étilefrine = Effortil par voie orale ; Etilefrine Serb par voie intracaverneuse), pratiquer, sous anesthésie locale, une ponction intracaverneuse (avec gazométrie du sang caverneux permettant d’apprécier le degré d’hypoxie locale) ou recourir à un geste chirurgical. Une embolisation est parfois réalisée en cas de priapisme à haut débit.
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