Les deux grands avantages des formes locales (à ne pas confondre avec les formulations transdermiques) sont d’assurer la présence d’une haute concentration en principe actif au lieu même de l’action souhaitée et l’espoir d’un effet uniquement local, autrement dit sans effet général (il s’agit souvent d’une question de concentration, de posologie et d’état de la peau ou des muqueuses et donc notamment de l’âge) ; d’ailleurs de nombreux principes actifs de ce type sont inutilisables par voie générale, car trop toxique.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont des inhibiteurs des cyclo-oxygénases. Sous formes locales, ils sont employés surtout dans les tendinites, des poussées douloureuses de l’arthrose et en traumatologie bénigne (entorses, contusions).
L’effet antiseptique emprunte diverses voies : l’iode est un puissant oxydant, la chlorhexidine est un agent cationique qui réagit avec les groupements chargés négativement de la paroi bactérienne, les ammoniums quaternaires entraînent une dénaturation plus ou moins sélective de protéines ou d'enzymes, par solubilisation et dépolymérisation, sont responsables de l'inactivation d'enzymes intervenant dans la respiration et la glycolyse et de l'inactivation de déshydrogénases bactériennes (l'inactivation enzymatique peut être réversible en début d'action, mais devient définitive après un contact prolongé entre les bactéries et l’antiseptique), l’hexamidine se comporte comme un agent antibactérien cationique et présente des propriétés tensio-actives.
L’aciclovir, une fois phosphorylé à l’intérieur de la cellule infectée par le virus herpès, inhibe la DNA polymérase virale, bloquant ainsi la multiplication des virus.
Les bêta-2 agonistes, en stimulant les récepteurs correspondant présents sur les muscles lisses bronchiques, induisent une relaxation de ces derniers, ce qui lève ou empêche un bronchospasme.
Les corticoïdes inhalés exercent une puissante activité anti-inflammatoire, en inhibant la synthèse de divers médiateurs ; en outre, ils diminuent sécrétions glandulaires et accélèrent la clairance mucociliaire.
Les antihistaminiques H1, en se fixant sur les récepteurs H1 inhibent de manière compétitive les effets H1 de l’histamine, et plus particulièrement l’effet vasodilatateur et l’augmentation de la perméabilité capillaire à l’origine des réactions œdémateuses.
Les anesthésiques locaux inhibent la conduction nerveuse en réduisant la perméabilité membranaire aux ions sodium.
Les analogues de la vitamine D (calcitriol, calcipotriol, tacalcitol) inhibent la prolifération des kératinocytes et permettent leur différenciation. Il est utilisé en traitement local du psoriasis.
Parmi les antifongiques, les polyènes (nystatine) sont actifs contre les levures et certains champignons en interférant avec la synthèse de l’ergostérol, constituant la membrane des levures et des champignons sensibles. L’amphotéricine B n’inhibe pas la synthèse de l’ergostérol, mais se fixe directement sur les ergostérols de la membrane fongique en exerçant une action détersive. Elle agit donc sur tous les micro-organismes dont la membrane est riche en ergostérol, comme les Candida, Streptococcus neoformans, Blastomyces, Histoplasma capsulatum, Aspergillus… Les azolés (miconazole, kétoconazole) interférent également avec la synthèse de l’ergostérol. Ils sont actifs contre les dermatophytes et d’autres champignons. La terbinafine, qui est un inhibiteur de la squalène époxidase, est notamment active dans les dermatophytoses et les candidoses (dermatophyties de la peau glabre, intertrigos génitaux et cruraux, intertrigos digito-plantaires ou pied d’athlète, Pityriasis versicolor).
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