Sevrage aux opiacés
La buprénorphine est un agoniste partiel (agoniste-antagoniste mixte) aux récepteurs morphiniques mu. Elle supprime l’effet de manque, sans effets indésirables sur le système respiratoire. La buprénorphine est également un antagoniste des récepteurs kappa et delta, ce qui explique la possible survenue d’un état de manque en cas d’association à un opiacé classique. En dépit de sa courte demi-vie (2 à 5 heures), la buprénorphine exerce ses effets pendant environ 24 heures en raison de sa forte fixation aux récepteurs et de sa lente dissociation.
La naloxone (éventuellement associée à la buprénorphine) est un antagoniste des récepteurs aux opiacés quasiment non absorbé par voie sublinguale et qui antagonise les effets de la buprénorphine lorsque cette association est administrée par voie intraveineuse ou intranasale.
La méthadone est un opioïde de synthèse agoniste des récepteurs mu.
Sevrage tabagique
La nicotine stimule à faible dose les récepteurs nicotiniques des ganglions du système nerveux autonome et peut les paralyser à doses plus élevées. Cela se traduit par la libération d’acétylcholine par les terminaisons cholinergiques, et de noradrénaline par les terminaisons adrénergiques et la glande médullosurrénale. Selon les doses on peut observer une hypertension artérielle, des nausées, des vomissements (premières cigarettes), une augmentation du péristaltisme intestinal, une facilitation de la transmission neuromusculaire, une amélioration de l’attention dans les tâches monotones et une facilitation de la mémorisation.
Chez le fumeur, la nicotine semble responsable d’une certaine vasoconstriction périphérique et d’une élévation de la pression artérielle systolique et diastolique.
La varénicline est également un agoniste (partiel) des récepteurs nicotiniques cérébraux, dont la stimulation, entre autres effets, augmente la libération de dopamine au niveau de certaines structures cérébrales. Ce produit exerçant également un effet antagoniste partiel, le fait pour le patient de fumer en même temps, en début de traitement, atténue la sensation de récompense ; d’où un double effet : diminution de l’envie de cigarette et du plaisir ressenti en fumant.
Le bupropion est un inhibiteur de la recapture de la dopamine et de la noradrénaline.
Sevrage alcoolique
Le disulfirame inhibe de nombreuses enzymes dont l’acétaldéhyde déshydrogénase ; son association à la prise d’alcool induit la survenue d’un effet antabuse, résultat d’une accumulation d’acétaldéhyde.
L’acamprosate agirait (via une modulation des récepteurs NMDA, N-méthyl-D-Aspartate) en compensant l’effet renforçateur de l’alcool et en diminuant l’anxiété.
La naltrexone agit essentiellement comme un antagoniste central des opiacés (récepteurs mu), réduisant l’activation du circuit de la récompense induite par l’alcool et freine le renforcement de la consommation ainsi que l’envie d’absorber ce dernier.
Le nalméfène (structure proche de celle de la naltrexone, mais leurs profils réceptoriels sont différents) a été le premier médicament disposant d’une AMM correspondant à une réduction de la consommation d’alcool. Il s’agit d’un antagoniste des récepteurs opioïdes mu et delta et d’un agoniste partiel des récepteurs kappa. Il diminue le stress et réduit les symptômes liés à la dysphorie (perturbation de l’humeur caractérisée par un sentiment déplaisant et dérangeant d'inconfort émotionnel ou mental) via une action sur le taux de dopamine.
Le baclofène (dérivé halogéné du GABA) est un agoniste sélectif des récepteurs GABA-B, initialement développé comme antiépileptique, puis comme myorelaxant dans la spasticité neurologique (sclérose en plaques…). Le baclofène diminue les propriétés renforçantes de l’alcool, notamment en abaissant la libération de dopamine dans le système de récompense ainsi que la réponse conditionnée produite par l’alcool.
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Publié le 12/01/2017
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3316
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