Les traitements

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Publié le 18/04/2016
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La prise en charge des escarres et des ulcères doit être globale et multidisciplinaire. Dans les deux cas il faut commencer par un nettoyage soigneux de la plaie suivi de soins locaux qui permettent une cicatrisation optimale. Cette phase est longue, souvent décourageante mais doit être menée à son terme. En cas de risque infectieux ou d’infection déjà présente, un traitement antibiotique peut y être associé.

Comment nettoyer la plaie ?

Avant la formation de l’escarre ou de l’ulcère, la plaie ne doit pas être asséchée mais lavée au sérum physiologique, ou de l’eau du robinet et du savon. En l’absence d’infection, on évitera l’usage des antiseptiques qui peuvent entraîner une aggravation des irritations locales de la peau située autour de la plaie.

Quel est le processus de cicatrisation ?

L’escarre ou l’ulcère une fois constitué, il faut respecter les quatre phases de la cicatrisation avec des pansements adaptés. La détersion mécanique correspond à la phase de nettoyage et d’élimination des débris nécrotiques. Le bourgeonnement correspond à la phase de régénération cellulaire et tissulaire. Le comblement de la perte de substance se fait à partir du fond de la plaie. L’épidermisation intervient une fois que le bourgeon charnu a reconstitué le derme. À ce stade la plaie est peu exsudative. La maturation de la cicatrice intervient après la fermeture de la plaie. La cicatrice évolue et change d’aspect.

Quels sont les pansements utilisés ?

Ils sont identiques dans les deux cas. Leur rôle est de maintenir un milieu humide perméable aux échanges gazeux, d’absorber l’excès d’exsudat et de protéger la plaie des infections secondaires en constituant une barrière bactériologique. Le type de pansement dépend du stade de cicatrisation et de l’importance de l’exsudat (hydrocellulaires hydrocolloïdes, hydrogels, alginates, hydrofibres, acide hyaluronique, tulles et interfaces…). Il est préférable qu’ils soient réalisés à domicile par un(e) infirmier(e). La plaie doit être suivie régulièrement à chaque renouvellement de pansement, afin d’évaluer si elle est en phase de cicatrisation, de stagnation ou d’aggravation. Une mobilisation globale et des chevilles prévient les traumatismes en cas d’ulcère.

Les massages sont-ils bénéfiques pour les escarres ?

L’application d’une huile de massage anti-escarre type Sanyrène ou à base d’huiles essentielles permet de protéger les zones à risque. Les massages sont effectués sous forme d’effleurage à main nue, sur une peau propre, non lésée, pendant au moins cinq minutes. L’état cutané doit être vérifié toutes les 8 à 12 heures, en particulier celui de la peau périlésionnelle : elle est fragilisée et doit être séchée soigneusement avec une compresse non tissée. Si besoin, elle est graissée avec des produits émollients non allergisants (Aloplastine, Cicabiafine, Dexeryl, Bepanthen…).

Comment décharger les zones de pression ?

Il convient de fournir des dispositifs de répartition de la pression avec des matelas et des sur-matelas spéciaux : matelas à eau, pneumatiques, en mousse lyophilisée. Il existe des sur-matelas dynamiques à air alterné munis de pompe électrique, ou des sur-matelas assurant une aéro-suspension en continu. Des supports statiques sous forme de coussins d’air, de coussins d’assise, de poches remplis d’eau, de talonnières stabilisatrices, offrent une aide appréciable en épousant la forme du corps du patient. Il existe des dispositifs permettant de diminuer les points d’appui au niveau des articulations critiques (chaussons, coudières, talonnières, cerceau de lit, dosseret, coussin bouée, matelas anti-escarres…). Il est également utile de proposer des appareils qui favorisent la mobilisation : déambulateurs, attelles de décharge, potence.

Que faire quand l’escarre s’aggrave ?

Le traitement curatif est chirurgical. L’excision des tissus nécrosés doit être précoce et large pour permettre une cicatrisation dirigée des grandes surfaces, en associant un traitement médical trophique. Pour les surfaces limitées, une fois la cause supprimée, l’excision suture chirurgicale est possible. Si les escarres sont très profondes, la chirurgie de recouvrement par autogreffe avec peau saine est une bonne indication.

Comment traiter un ulcère veineux ?

Seul un traitement complet comportant prise en charge phlébologique médicale et/ou chirurgicale, pansement, compression permet une cicatrisation en quelques semaines. Parallèlement, il faut prendre en compte les comorbidités (diabète, obésité, dénutrition). Si l’ulcère est douloureux tous les types d’antalgiques oraux ou injectables, y compris morphiniques, peuvent être envisagés. La vaccination antitétanique doit être à jour.

Quelle compression choisir pour l’ulcère ?

Le traitement de référence de l’ulcère veineux est la compression. Dans un premier temps, des bandes dites multicouches peuvent être posées (plusieurs bandes sont superposées) par un personnel soignant (Biflex, Dupraflex, Coheban, Coplus, Elastoplaste, Veinopress, Profore, Somos). Urgo Médical propose UrgoK2, le premier kit de compression multitype en deux bandes seulement pour améliorer le confort du patient et l’observance du traitement. Des bandes élastiques simples et des bas de compression de classe II, voire III prendront le relais. Le port diurne de bas restera en général définitif, même après cicatrisation de l’ulcère, surtout dans le cas d’un syndrome post-thrombotique.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3258