Les traitements locaux ont pour objectif de lutter contre l’inflammation et de restaurer une barrière cutanée normale.
Comment choisir les produits les mieux adaptés ?
Il faut sélectionner les gammes conçues spécialement pour les peaux atopiques en crèmes ou en laits pour le corps et/ou le visage. Plusieurs formes galéniques sont disponibles, elles contiennent souvent une forte proportion de vaseline, glycérol, acide hyaluronique, sorbitol ou paraffine. Atoderm PP antirécidive, Enydrial, Exomega, Ictyane HD, Ikériane, Lipikar, Stelatopia, Trixera plus, Weleda aux plantes, Xéramance, Xera-Mega Confort crème, Xerial-10, Xerodiane plus. Certains produits bénéficient d’une prise en charge par l’Assurance-maladie (Atopiclair, Dexeryl). Les cold-creams et les liniments oléocalcaires aident aussi à réparer et à restructurer la peau lésée (marques Avène, Cooper, Dermagor, Gilbert, Gifrer, Mustela, SVR, Uriage…)
Comment les appliquer avec le maximum d’efficacité ?
Ils s’appliquent en petite quantité, de préférence après le bain, lorsque la peau est encore humide. Mieux vaut deux fois par jour en petite quantité que deux fois par semaine en couche épaisse. Il est possible de les étaler après le traitement dermocorticoïde en respectant un délai de deux heures. Ils ne doivent jamais être appliqués sur une dermatose surinfectée.
Quels sont les nouveaux soins disponibles ?
Dans l’atopie, le microbiome cutané est co-responsable au même titre que la barrière cutanée. Cette découverte a boosté la mise au point de nouvelles formules de soins. Le brevet Skin Barrier Therapy de Bioderma est au cœur de la formule Atoderm Préventive et du soin Atoderm Intensive. Lipikar Baume AP+ à l’aqua posae filiformis de La Roche-Posay apporte un apaisement immédiat et espace les pics de sécheresse sévère. Avène a intégré l’actif I-modulia au cœur des formules de la gamme relipidante XeraCalm A.D). Uriage a revisité sa gamme Xémose, la nouvelle génération de soins relipidants anti-grattage exerce une double action : un apaisement immédiat et un confort longue durée (crème, cérat, lait). Noreva a mis au point la gamme Xerodiane Plus et propose deux programmes en deux temps, lors des poussées et en période d’apaisement (crème anti-irritations et une huile de douche nutritive). Le baume intensif anti-récidive Topialyse (SVR) garantit 48 heures de sérénité. Mustela Bébé signe une nouvelle gamme « Protect today for tomorrow » pour une protection de la peau des bébés dès la naissance.
Quels sont les médicaments prescrits ?
Les dermocorticoïdes constituent le traitement de référence. On distingue la phase d’attaque rapide (une à deux semaines) et la phase d’entretien dont l’objectif est de maintenir la rémission. Le traitement est interrompu sans décroissance progressive. Les effets secondaires sont essentiellement cutanés (atrophie cutanée, allergie, hypertrichose, dépigmentation).
Comment améliorer l’observance de ces traitements ?
Il faut bien choisir la forme galénique en fonction de la nature et du siège des lésions. Les quantités à appliquer dépendent de la taille de la plaque. Si une seule application est réalisée, il faut préférer celle du soir sur peau légèrement humide pour favoriser la pénétration du dermocorticoïde. Il faut aussi rassurer les parents : les retards de croissance chez des enfants atteints de DA ne sont pas observés en pratique aux doses recommandées
Quels sont les traitements annexes ?
Les antihistaminiques H1 limitent les démangeaisons, leur prescription n’est pas systématique. Certains peuvent être utiles pendant de courtes périodes chez le jeune enfant en phase de poussées avec trouble du sommeil (sirops Primalan, Aerius). Des antibiotiques oraux ou locaux et des anti-infectieux sont prescrits en cas de surinfection bactérienne. Les antiseptiques en pains ou liquides sont parfois nécessaires en cas de surinfection avant l’application des topiques, ils sont suivis d’un rinçage abondant.
Que faire dans les formes graves de DA ?
En cas de troubles cutanés inflammatoires sévères chez l’adulte, on peut avoir recours aux inhibiteurs topiques de la calcineurine. Ils empêchent la transcription de l’IL2 et limitent la réponse immunitaire (prolifération lymphocytaire). Les deux représentants sont la ciclosporine d’origine fongique et le tacrolimus un macrolide d’origine bactérienne (Protopic).
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