Toute fièvre nécessite de rechercher sa cause. Lors d’une demande de conseil à l’officine, on orientera vers une consultation médicale si la cause de la fièvre n’est pas évidente (fièvre dans un contexte infectieux avec signes associés par exemple), si elle n’est pas récente (moins de 24 heures), si elle n’est pas modérée, ou encore si elle touche une population fragile (nourrisson, enfant, personne avec un système immunitaire affaibli, femme enceinte…).
À titre d’exemple, chez le nouveau-né, la fièvre traduit presque toujours une infection bactérienne nécessitant une hospitalisation en urgence. De même, le nourrisson de moins de 6 mois doit être vu en urgence car les infections ORL et respiratoires dites banales commencent vers l’âge de 3 à 6 mois.
Un seul antipyrétique à la fois
Outre la description des symptômes par le patient, l’historique médicamenteux peut être utile pour orienter le patient vers une consultation médicale. En effet, penser aux fièvres d’origine médicamenteuse (fièvre due aux neuroleptiques par exemple) ou aux ordonnances de voyage (fièvre de retour d’un voyage).
L’AFSSAPS a élaboré en 2005 des recommandations sur la fièvre de l’enfant spécifiquement, qui n’ont depuis pas été modifiées.
Les conseils qui y sont abordés sont les suivants :
- Si l’enfant supporte bien sa fièvre, il n’est pas obligatoire de lui administrer un antipyrétique. C’est seulement à partir de 38,5 °C qu’il peut être utile d’administrer un antipyrétique. Le traitement sert d’abord à éviter l’inconfort plutôt qu’à faire diminuer la fièvre et prévenir les complications.
- Administrer un seul antipyrétique à la fois : seule une réévaluation médicale en cas de traitement bien conduit et persistance de la fièvre, jugera du changement ou de l’intérêt d’en associer deux (mais aucune étude à ce jour n’a montré l’intérêt d’une alternance ou d’une association systématique alors qu’on cumule les effets indésirables des deux médicaments).
D’autres mesures physiques sont également à recommander :
- Ne pas trop couvrir l’enfant et enlever les couches superflues de vêtements ou couvertures, mais sans non plus aller vers l’excès en retirant tous les vêtements pour ne pas que l’enfant ait des frissons.
- Faire boire l’enfant de façon régulière (pour l’enfant, préférer une boisson bien acceptée qu’une boisson très fraîche)
- Aérer la pièce et abaisser la température de la pièce à 18 °-20 °C si c’est possible.
- Ne pas proposer un bain tiède systématiquement (à 2 °C en dessous de la température corporelle), comme c’était préconisé avant : il génère plus d’inconfort qu’il ne procure de bénéfice, ce contre quoi on essaie justement de lutter.
Combattre les idées reçues
Il est important de combattre les idées reçues :
- Pas systématiquement de bain (comme cité plus haut)
- Ne pas combattre la fièvre à tout prix (les antipyrétiques n’empêchent pas les convulsions)
- Ne pas alterner deux antipyrétiques
- Ne pas appliquer de poches de glace ou d’enveloppements humides : cela augmente l’inconfort.
Il peut être utile de rassurer les parents qui sont souvent inquiets : la surveillance de la température se fait régulièrement mais sans excès (toutes les 3 à 6 heures selon Vidal recos).
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