La LAM représente environ 25 % de toutes les leucémies adultes dans le monde, son taux de survie est le plus bas de toutes les leucémies adultes. L'âge est un facteur pronostic majeur, la survie ne dépasse pas 20 % à cinq ans chez les plus de soixante ans. Dans la LAM, les globules blancs ne parviennent pas à maturité. Des mutations dans des gènes spécifiques se retrouvent dans de nombreux cas de la maladie. Un tiers des patients présente une mutation du gène FLT3, qui influence l'accumulation de certaines cellules sanguines « les blastes » qui bloquent l'espace réservé aux cellules hématopoïétiques normales. La mutation du gène FLT3 peut entraîner une progression plus rapide de la maladie, des taux de rechute plus élevés.
Des tests génétiques pour détecter des mutations chez des patients atteints de LAM nouvellement diagnostiqués peuvent aider à déterminer le pronostic et les stratégies thérapeutiques potentielles. Le traitement doit débuter rapidement en tenant compte de l'âge du patient, de son état général et de ses comorbidités. Il comporte classiquement une phase d'induction associant deux chimiothérapies dont l'objectif est la rémission complète. Elle est suivie d'une phase de consolidation avec une chimiothérapie à haute dose pour éviter les rechutes, puis d'un traitement d'entretien. « Ce schéma est figé depuis plus de 25 ans. il n'y a pas eu de progrès significatifs pour les patients atteints de la LAM mutée FLT3. Avec Rydapt, ils ont maintenant un médicament ciblé qui pourrait considérablement prolonger leur vie », se félicite le Pr Nicolas Boissel (Hôpital Saint Louis à Paris).
Inhibition des récepteurs tyrosine kinase
Cette thérapie orale ciblée interfère avec certaines voies impliquées dans la croissance, la progression et la propagation du cancer. L'approbation européenne est basée sur les données de l'essai Ratify, le plus grand essai à ce jour parmi les personnes atteintes de ce type spécifique de LAM. Rydapt inhibe plusieurs récepteurs tyrosine kinase parmi lesquels les FLT3 et KIT kinases, interrompant la capacité des cellules cancéreuses à croître et à se multiplier. Le médicament induit l'arrêt du cycle cellulaire et la mort cellulaire (apoptose) dans les cellules leucémiques exprimant les récepteurs FLT3, ITD ou TKD mutants.
L'étude a montré une réduction de 23 % du risque de décès avec Rydapt plus chimiothérapie standard par rapport au placebo plus chimiothérapie standard. La survie moyenne médiane était de 74,7 mois contre 25,6 mois. Le médicament est prescrit contre la leucémie myéloïde aiguë nouvellement diagnostiquée avec mutation FLT3, en combinaison avec le traitement standard et/ou en thérapie de suivi. Il est associé avec une chimiothérapie standard d'induction et une chimiothérapie de consolidation à haute dose pendant plusieurs cycles. Pour les patients en rémission complète, le traitement d'entretien se poursuit par Rydapt en monothérapie. Dans l'essai Ratify, les effets indésirables les plus fréquents pendant la phase d'entretien (sans chimiothérapie) étaient la neutropénie fébrile, les nausées, l'hyperglycémie, les vomissements, les céphalées. La demande de prise en charge par la Sécurité sociale est à l'étude.
D'après une conférence de presse organisée par Novartis
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques