Après le confinement vient le temps des sorties en plein air et des rencontres… parfois des plus piquantes !
Les douces températures associées à un peu d’humidité sont propices au développement des moustiques laissant des boutons prurigineux après leur passage. Des maladies virales et parasitaires peuvent aussi être transmises. Les noms de chikungunya et de dengue semblent exotiques et lointains mais tous les ans, des cas sont répertoriés dans l'Hexagone en raison du changement climatique, de la migration des moustiques dans le sud de la France (notamment du moustique tigre) et du retour de personnes infectées en zones endémiques.
Des symptômes communs.
Les symptômes, communs aux deux maladies, apparaissent quelques jours après la piqûre et correspondent à une forte fièvre accompagnée de signes digestifs, de fatigue, de maux de tête, de douleurs articulaires voire d’une éruption cutanée pour la dengue. Cette dernière peut s’aggraver et devenir hémorragique chez les personnes fragiles. Les moustiques transmettent d’autres parasitoses virales chez les enfants voyageurs : la maladie à virus Zika, entraînant un syndrome pseudo-grippal, l’encéphalite japonaise, présente en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique, la fièvre jaune, maladie hémorragique aiguë, due au virus amaril, circulant en Afrique et en Amérique latine, ainsi que le virus du Nil occidental, à l’origine de symptômes neurologiques.
.En prévision d’un voyage, la consultation chez le médecin généraliste ou dans un centre de vaccination est recommandée afin de vérifier le statut vaccinal de l’enfant et de proposer les vaccins nécessaires à sa protection en fonction de la destination. Le vaccin atténué contre la fièvre jaune est indispensable pour les voyages en zones endémiques et peut être effectué à partir de l’âge de 9 mois. Une seule injection suffit à l’exception d’un rappel préconisé chez des enfants ayant été vaccinés avant l’âge de 2 ans. Le vaccin contre l’encéphalite japonaise est aussi recommandé dans les zones à risques. Le schéma vaccinal comprend 2 doses de vaccin inactivé à 1 mois d’intervalle avec un rappel 12 à 24 mois après la deuxième injection. La vaccination est possible dès l’âge de 2 mois.
Agir contre le paludisme.
Outre les virus, les moustiques transmettent des parasites dont les plus célèbres, les espèces de Plasmodium, responsables du paludisme. Les symptômes (fièvre, vomissements, maux de tête, douleurs musculaires) surviennent jusqu’à 15 jours après la piqûre, avec un risque de complications neurologiques en l’absence de traitement adapté. Pour protéger les enfants, quatre molécules sont disponibles : méfloquine, chloroquine, proguanil/atovaquone, doxycycline. Le choix du traitement, sa posologie et sa durée d’administration, repose sur l’âge, le poids et l’état de santé de l’enfant et sur les données épidémiologiques.
La protection commence par éviter la rencontre au crépuscule des moustiques, notamment dans les zones humides. Les enfants sensibles doivent troquer leurs tenues courtes contre les vêtements longs, couvrants, de couleur claire, sans oublier les chaussures fermées. Près de la moitié des piqûres survenant à travers les mailles, l’usage de répulsifs sur les vêtements est conseillé.
La moustiquaire est l’accessoire indispensable pour les fenêtres, les lits, sans oublier les poussettes pour les enfants en bas âge, tous pouvant être imprégnés d’insecticide (perméthrine). Les bracelets anti-insectes, les appareils sonores à ultrasons, les rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide ont une efficacité encore discutée et sont proscrits chez les enfants, tout comme les huiles essentielles de citronnelle, d’eucalyptus et de géranium à risques de convulsion et d’asthme chez le très jeune enfant. L’utilisation de répulsifs est autorisée à partir de l’âge de 6 mois (le N, N-diéthyl-m-toluamide (DEET), l’icaridine, l’IR3535 (éthyl-butyl-acétyl-amino-propionate) et le Citriodiol (ou PMD)) mais le nombre d’applications doit être restreint.
Des insectes plus ou moins venimeux.
Autres arthropodes à ne pas oublier : les tiques, hématophages, répandues dans tout l’hémisphère nord, dont le genre Ixodes est vecteur de la transmission de bactéries responsables de borrélioses (Maladie de Lyme), d’encéphalites (Méningo-encéphalite à tiques (MET)), de fièvres hémorragiques et de rickettsioses. L’administration du vaccin inactivé (Ticovac, Encepur) à partir de l’âge de 1 an est recommandée en cas de risque d’encéphalite important. La protection comprend le port de vêtements couvrants et l’utilisation de répulsifs (DEET). Au retour des excursions, l’examen corporel est impératif pour rechercher et ôter les tiques éventuellement accrochées à l’aide d’un tire-tique. En cas de piqûre ou de morsures d’insectes venimeux (araignées, scorpions, guêpes, frelons, abeilles) le premier réflexe est de laver à l’eau froide et au savon la zone touchée et d’appliquer de la glace pour diminuer la douleur. Si les symptômes s’aggravent (fièvre, malaise, douleur vive, gonflement important, difficultés respiratoires), le recours à un médecin doit être effectué au plus vite.
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