Si la bronchiolite est le plus souvent bénigne et guérit au bout de 5 à 10 jours, les très jeunes enfants (de moins de 2 mois surtout) peuvent présenter des formes graves nécessitant une hospitalisation, parfois en service de soins critiques. Cette année, l’épidémie, particulièrement précoce, reste très forte et la crise des urgences rend encore un peu plus difficile la prise en charge de ces enfants, en dépit du déclenchement par les autorités de santé du plan Orsan-Epi-clim. D’où les appels à l’aide lancés aux pharmaciens par les pédiatres, notamment d’Île-de-France. De fait, les officinaux sont bien placés pour évaluer rapidement la gravité des symptômes et adresser les parents soit à un médecin libéral soit aux urgences.
Un guide pratique
Pour les aider à orienter les familles, l’USPO met à la disposition de ses adhérents un petit guide, simple et complet : « Votre enfant et la bronchiolite ». Ce guide permet de donner des informations aux parents sur le mode de transmission du VRS et les précautions à prendre pour diminuer le risque de contagion. Il rappelle aussi aux pharmaciens à quel moment il faut s’inquiéter et consulter vite le médecin traitant : s’il est gêné pour respirer ou s’il a des difficultés pour manger ou téter. Et les cas pour lesquels il est préférable d’aller aux urgences : l’enfant a moins de 6 semaines ; c’est un ancien prématuré de moins de 3 mois ; il a déjà une maladie respiratoire ou cardiaque identifiée ; il boit moins de la moitié de ses biberons à 3 repas consécutifs ; il vomit systématiquement ; il dort en permanence ou, au contraire, pleure de manière inhabituelle et ne peut s’endormir.
Autre rappel salutaire, à communiquer aux parents : les gestes à respecter lorsque l’enfant est malade et suivi à domicile. Bien suivre les soins et les traitements prescrits, lui nettoyer le nez au moins 6 fois par jour avec du sérum physiologique, en particulier avant de lui donner à boire ou à manger, lui donner régulièrement de l’eau pour éviter qu’il se déshydrate, fractionner ses repas, bien aérer les pièces (en particulier celle où il dort), ne pas trop le couvrir, continuer à le coucher sur le dos à plat et ne jamais fumer près de lui.
Les signes d’alerte
Le pharmacien de ville peut, en plus, se référer aux recommandations - complétées par un tableau synthétique - éditées par la HAS qui récapitulent les symptômes à prendre en compte pour bien orienter les familles. Une fiche de « conseils de surveillance destinés aux parents » d’enfants de moins d’un an, est particulièrement utile au décours d’une consultation ou d’une hospitalisation pour un premier épisode de bronchiolite. Elle détaille les signes à surveiller qui, s’ils persistent après un lavage de nez, nécessitent de revoir le médecin pour qu’il soit réexaminé (changement de comportement, respiration plus rapide, il creuse son thorax pour respirer) et ceux qui imposent sans délai un appel au 15 : il devient bleu autour de la bouche, il fait un malaise ou des pauses respiratoires, il ne réagit plus, est très fatigué, dort tout le temps, geint, il refuse tous les biberons ou de prendre le sein. Si l’enfant est soigné à domicile, un rappel aux parents de la technique du lavage du nez, destiné à évacuer les sécrétions, est salutaire.
Sur le site de la HAS, la lecture de quelques questions-réponses en direction des professionnels de santé permet de répondre aux interrogations des parents et de les rassurer de manière à éviter des reconsultations inutiles et l’encombrement du système de soins déjà saturé. Les questions les plus fréquentes portent sur la persistance de la toux qui, très souvent, inquiète : elle dure habituellement 8 à 10 jours, parfois plusieurs semaines sans qu’il faille s’alarmer. Sur les antibiotiques : redire qu’ils ne servent à rien sur les virus et ont, au contraire, des effets indésirables. Sur les antitussifs ou les fluidifiants : ils sont totalement inefficaces dans la bronchiolite et sont même contre-indiqués. Sur les bêta-2-mimétiques et les corticoïdes : ils n’ont pas d’utilité. Et sur la kinésithérapie respiratoire, longtemps pratiquée en France : elle n’est plus recommandée depuis 2019.
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