On estime à 16 millions le nombre de Français souffrant de pathologies cutanées, mais ces dernières sont trop souvent associées à des troubles bénins. Les maladies de la peau (on en dénombre plus de 6 500) se situent au 4e rang mondial des pathologies reconnues comme affectant la qualité de vie des patients (urticaire, psoriasis, vitiligo herpès, eczéma…) Certaines peuvent engager le pronostic vital (lymphomes carcinomes, mélanomes…). L'impact de ces dermatoses n'est pas seulement de façade, le mal est plus profond, c'est l'expression d'un dysfonctionnement qui exige une prise en charge globale des troubles systémiques associés et des comorbidités.
L'impact psychologique se traduit par une sous-estime de soi, un manque de confiance, de l'anxiété et de la dépression. Lorsque ces pathologies sont affichantes, il faut affronter le regard des autres qui craignent la contagion ou suspectent un manque d'hygiène, ce qui conduit à l'isolement et l'exclusion socioprofessionnelle. La peau ne peut plus être réduite à une simple problématique esthétique ou économique. La souffrance des patients atteints de dermatoses est souvent minimisée et ils se sentent démunis, alors que des traitements existent et que la recherche clinique et fondamentale se poursuit avec 276 médicaments en cours de développement pour les traiter efficacement.
Un expert apprécié et de confiance
La dernière étude épidémiologique « Les Français et leur dermatologue », réalisée par la SFD en 2018 sur 5 000 personnes, a mis en évidence les discordances entre la demande et l'offre de soins et la perception des Français vis-à-vis du dermatologue. Elle révèle que le dermatologue est l'expert le plus consulté devant le cardiologue, le rhumatologue, le gastro-entérologue et le psychiatre. Un tiers des Français a consulté deux fois un dermatologue durant les douze derniers mois, et dans 9 cas sur 10 en secteur privé. Pour les plus de 55 ans, la fidélité à leur spécialiste est en moyenne de 8 ans (9 ans pour les femmes) versus 5 ans chez les 35-54 ans. Malheureusement la profession a perdu 10 % de ses effectifs en dix ans et les délais de prise de rendez-vous s'allongent (en moyenne 36 jours). Le délai est deux fois plus long en milieu rural (48 jours) qu'en région parisienne (24 jours). Resituer le dermatologue en tant que spécialiste c'est aussi rappeler que le parcours de soins concerne plusieurs acteurs.
Les motifs de consultation en dermatologie sont un problème de peau persistant ou chronique (47 %) ou une demande d'acte technique (29 %), les causes esthétiques ne représentant que 9 %. En revanche, lorsque les Français souffrent d'une dermatose courante bénigne ou aiguë, ils consultent leur médecin généraliste (54 %). Dès la première consultation, 87 % des patients jugent la qualité de l'offre et le temps accordé par le dermatologue satisfaisants, et près de 90 % se disent satisfaits de la consultation et des traitements. Ils achètent les médicaments prescrits dans 9 cas sur 10 et suivent correctement le traitement dans 7 cas sur 10. Mais 8 % ne bénéficient pas d'une couverture de santé optimale et le reste à charge fragilise l'égalité des soins : 12 % n'achètent pas les médicaments, même remboursés ; le taux s'élève à 19 % pour les médicaments non remboursés.
D'après une conférence de presse de la SFD et de Novartis.
3 questions à…
Françoise Amouroux
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