Le danger est réel
Transmises par les contacts sexuels non protégés, génitaux, oro-génitaux ou ano-génitaux, les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des maladies extrêmement contagieuses. Chaque IST présente un risque et un degré de gravité différents. L’infection peut être multiple (plusieurs agents infectieux à la fois), elle est fréquemment récidivante à court terme. Le virus du sida (VIH) ne doit pas faire oublier des IST moins médiatisées comme la syphilis, les chlamydioses, la blennorragie plus connue sous le nom de chaude-pisse ou l’herpès génital. Les infections à papillomavirus (HPV) sont les IST les plus répandues, la gonococcie et la syphilis sont en recrudescence, les infections à Chlamydia trachomatis et Trichomonas vaginalis sont aussi des causes fréquentes de transmission sexuelle. La vigilance est d’autant plus de mise que les IST augmentent le risque de contamination par le VIH en fragilisant les muqueuses génitales.
. Le préservatif est un impératif
Seul le préservatif masculin (ou féminin) possède le double bénéfice de contraception et de protection contre les IST. La contraception orale ou locale type anneau vaginal, cape contraceptive ou spermicides, n’assurent pas la moindre protection. Pour se protéger et protéger l’autre, le préservatif doit être utilisé pour chaque rapport sexuel et avec chaque partenaire dont on ne connaît pas le statut en terme de contamination par le VIH ou les autres IST. Son efficacité dépend de sa bonne utilisation et de sa qualité. Toutefois, le préservatif est inefficace en cas de pratiques sexuelles autres que la pénétration, il ne protège pas la région périanale ou vulvaire et son efficacité vis-à-vis de l’herpès reste imparfaite.
. Le choisir aussi pour le plaisir
Le préservatif masculin intègre de plus en plus la dimension plaisir. Texturé, nervuré, parfumé, ultra-transparent, retardant… un large choix est désormais disponible. La plupart sont prélubrifiés et il en existe sans latex pour les personnes allergiques. Il est préférable de se munir de préservatifs avant un départ à l’étranger car leur qualité peut varier d’un pays à l’autre. Il faut savoir que les préservatifs en latex peuvent être endommagés s’ils sont en contact avec des produits huileux comme les écrans solaires ou la vaseline. Quant au préservatif féminin, il a une efficacité comparable à celle du préservatif masculin mais il reste peu utilisé en France. Il est constitué d’une gaine prélubrifiée de polyuréthanne (Fémidom) ou de latex relativement encombrante qui tapisse la paroi vaginale. La pose nécessite un apprentissage graduel. Jeunes filles peu expérimentées s’abstenir !
. Pas seulement sexuellement
Les rapports sexuels non protégés ne sont pas seuls en cause dans le mode de contamination. Certaines IST sont transmises par le sang, les toxicomanes constituent une population très exposée. De même, si la transmission sexuelle du virus de l’hépatite B (VHB) est prédominante, il ne faut pas négliger la contamination par du sang infecté, les adeptes de piercings et de tatouages ne sont pas à l’abri de ce risque. Il leur est conseillé de refuser tout geste sans matériel médical à usage unique ou sans stérilisation, surtout s’ils cèdent à cette mode pendant leurs vacances dans un pays où l’hygiène n’est pas irréprochable.
. L’importance du dépistage
Plusieurs IST n’ont pas ou peu de symptômes et passent fréquemment inaperçues, surtout chez les femmes. La transmission peut donc se faire à l’insu des personnes infectées. En effet, le danger est de voir se développer des complications à bas bruit, et notamment une stérilité chez les femmes. Au moindre doute, mieux vaut demander l’avis d’un médecin ou aller dans un centre de dépistage. Un examen et des tests pourront être réalisés pour rechercher une infection génitale, mais aussi une contamination par le virus de l’hépatite B ou le VIH. En cas de rapport non protégé ou de rupture de préservatif lors d’un rapport avec un partenaire séropositif, un traitement préventif peut éventuellement être instauré ; il est efficace à condition d’être entrepris très rapidement après le rapport. Il est également recommandé de se faire dépister lorsqu’on a plusieurs partenaires et chaque fois que l’on souhaite arrêter le préservatif avec un nouveau partenaire régulier
Des symptômes à ne pas négliger
La syphilis se manifeste, dans les cas les plus caractéristiques, par une ulcération (chancre), trois semaines après le contact infectieux ; la gonococcie et les infections à chlamydiae par des écoulements à l’extrémité du gland chez l’homme. En fait, tout symptôme génital doit être pris au sérieux. Il peut s’agir de douleurs lors des rapports, de pertes vaginales ou de saignements en dehors des règles, de douleurs pelviennes chez la femme, d’écoulement urétral chez l’homme, de brûlures urinaires, de lésions diverses, génitales ou anales. Toute anomalie visible type ulcération, érosion, bouton ou végétation doit être considérée, a priori, comme un signe d’IST et conduire à consulter.
. Consultation et vaccination
La plupart des IST ne guérissent pas sans traitement mais elles se soignent facilement. Il faut éviter d’intervenir seul en utilisant des pommades antiseptiques ou d’antibiotiques sans avis médical. Les partenaires sexuels doivent impérativement se traiter dans les plus brefs délais. Il existe des traitements efficaces qui évitent de transmettre les IST et stoppent leur évolution ; ils doivent être suivis jusqu’au bout en respectant les doses et les durées prescrites. Il est essentiel que le partenaire prenne aussi le traitement pour limiter les risques de réinfection lors des rapports ultérieurs. Certaines IST peuvent être évitées grâce à des vaccins. La vaccination est la meilleure protection. Ainsi, l’hépatite B bénéficie d’un vaccin efficace ; les principaux papillomavirus à l’origine du cancer du col de l’utérus peuvent également être combattus grâce à des vaccins.
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