La Haute Autorité de santé s’est prononcée en faveur du remboursement du Baclocur (Baclofène comprimés) dans le traitement de l’alcoolo-dépendance, mais seulement à un taux de 15 %.
La Haute Autorité de santé (HAS) a rendu hier son évaluation concernant le remboursement du Baclocur (baclofène en comprimés sécables, Laboratoire Ethypharm) dans la prise en charge de l’alcoolo-dépendance. Avec beaucoup de réserves, l’instance a donné son feu vert à son remboursement dans l’indication de l'AMM (obtenue en octobre 2018) et dans le respect strict de la posologie (80 mg/jour maximum).
Toutefois, la HAS estime que le service médical rendu (SMR) du médicament est faible et que, par rapport aux autres traitements disponibles, il n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR 5). Elle propose donc un taux de remboursement de 15 % seulement. Pour la HAS, « Baclocur constitue, en association à un suivi psychosocial axé sur l’observance thérapeutique et la réduction de la consommation d’alcool, une option thérapeutique de dernier recours dans la réduction de la consommation d’alcool chez les patients adultes ayant une dépendance à l’alcool avec consommation d’alcool à risque élevé (> 60 g/jour pour les hommes ou > 40 g/jour pour les femmes) ».
Pour Mustapha Benslimane, rédacteur en chef de la revue « Le Flyer » qui informe sur les traitements de substitution, ce taux de remboursement n’est pas suffisant. Il demande à la ministre de la Santé de ne pas suivre cet avis et d’accorder à la spécialité au moins un taux de remboursement à 30 %. Et ce pour une question de symbole, car dans les faits, un taux à 15 % ne changera pas grand-chose pour les patients, étant donné que les mutuelles prendront en charge la différence et que beaucoup de patients ont déjà une ALD 30 leur ouvrant un droit au remboursement à 100 %.
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