Arthrose : l’intérêt du paracétamol remis en question

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Publié le 18/03/2016

Crédit photo : Phanie

Le paracétamol n’a aucun intérêt dans le traitement de l’arthrose, alors qu’il est largement prescrit dans cette pathologie. Telle est la conclusion d’une vaste étude publiée dans le « Lancet », qui a colligé les données de près de 60 000 patients ayant participé à des essais cliniques dont les résultats ont été publiés entre 1980 et 2015.

Cette analyse s’est penchée sur 22 traitements au total : différentes doses de paracétamol et sept médicaments anti-inflammatoires. Le médicament le plus efficace contre les douleurs liées à l’arthrose du genou ou de la hanche s’est avéré être le diclofénac (Voltarène et génériques) à une dose de 150 mg/jour et l’étoricoxib 60 mg/jour (Arcoxia), devant d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que le naproxène ou le célécoxib.

Toutefois, les AINS exposent à des effets secondaires importants (troubles digestifs, cutanés ou cardiaques), qui limitent leur prescription sur de longues périodes. « C’est pourquoi le paracétamol est souvent préféré aux AINS pour gérer les douleurs à long terme », relève le Dr Sven Trelle, de l’université de Berne (Suisse) qui a dirigé l’étude.

« Pourtant, son efficacité n’a jamais été établie ou quantifiée à proprement parler dans les maladies chroniques et est probablement inférieure à ce que beaucoup imaginent », poursuit le Dr Trelle, en ajoutant que les résultats de son étude « suggèrent qu’il n’est pas efficace, quelle que soit la dose, pour calmer la douleur due à l’arthrose ».

Aujourd’hui, dans la plupart des pays, les recommandations sont de prescrire dans un premier temps du paracétamol aux patients souffrant d’une arthrose puis, si nécessaire, un AINS. Cette nouvelle étude risque d’amener l’ensemble de ces recommandations à évoluer.


Source : lequotidiendupharmacien.fr