Les objectifs du conseil à l'officine sont divers : préparer l'organisme aux infections de l'hiver, soulager les symptômes de ces infections et éviter les complications, aider à restaurer les fonctions de l'organisme après un épisode infectieux.
Préparer l'organisme à se défendre
Des spécialités homéopathiques s'illustrent particulièrement pour prévenir ou atténuer l'état grippal ; on citera Oscillococcinum ou L-52. Ils ne disposent d'une AMM que dans le traitement des symptômes grippaux mais leur utilisation peut être conseillée dès les premiers signes. Influenzinum, dilution du vaccin saisonnier, peut être conseillé pour préparer le terrain mais il ne remplace pas le vaccin. En revanche, il est intéressant pour réduire le syndrome grippal susceptible d'apparaître en cas de vaccination.
En phytothérapie, l'échinacée en cure dès l'automne permet de renforcer les barrières immunitaires.
En aromathérapie, les huiles essentielles immunostimulantes comme la marjolaine, sont proposées. Le tea-tree est également une huile essentielle intéressante pour ses propriétés anti-infectieuses, de même que ravintsara.
Enfin, le soufre est indiqué pour limiter les récidives d'infections ORL.
Soulager les symptômes
Médicaments contre la fièvre et les douleurs : le paracétamol est indiqué en première intention. Pour ses propriétés antalgiques, antipyrétiques et anti-inflammatoire, l'aspirine (ou acide acétylsalicylique sous forme lysine) est un principe actif envisageable dans le traitement de la grippe. Chez l'enfant, son utilisation est recommandée sur avis médical, en raison du risque de syndrome de Reye.
Médicaments antitussifs : ils sont proposés lorsque la toux est très gênante et altère la qualité de vie, notamment le sommeil. Le conseil officinal porte sur des antihistaminiques (oxomémazine), sur des produits de phytothérapie (lierre grimpant), et sur des sirops homéopathiques. Pour les toux grasses de type bronchite, l'ambroxol ou l'acétylcystéine peuvent être proposés pour faciliter l'expectoration et fluidifier les sécrétions.
Congestion et écoulement nasal : il existe de nombreux médicaments sans ordonnance. Ces spécialités associent toujours un antalgique (paracétamol ou ibuprofène) et un agent contre les rhinorrhées, vasoconstricteur (pseudo-éphédrine) ou antihistaminique (phéniramine). L'équipe officinale tient un rôle essentiel pour le bon usage de ces médicaments qui ne sont pas sans risque. En particulier, la pseudo-éphédrine expose à des risques cardiaques. La durée maximale d'utilisation est de 5 jours. Les spécialités à base de pseudo-éphédrine sont contre-indiquées en cas d’hypertension artérielle sévère, d’antécédents d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’antécédents de convulsion. Qu'il s'agisse de pseudo-éphédrine ou d'un antihistaminique, des précautions sont nécessaires chez les sujets souffrant de glaucome à angle fermé (contre-indication) et de troubles urétroprostatiques (majoration du risque de rétention urinaire). Autre précaution, ces médicaments ne doivent pas être pris de façon concomitante avec d'autres spécialités contenant du paracétamol ou de l'ibuprofène, au risque d'entraîner un surdosage. Enfin, en cas de présence d'ibuprofène, le médicament est contre-indiqué à partir du 6e mois de grossesse. Il existe des formulations à base de phéniramine adaptées à l'usage pédiatrique, à partir de 6 ans. Les spécialités adultes sont indiquées à partir de 15 ans.
En homéopathie, deux médicaments sont à retenir dans le traitement de la rhinorrhée et de la congestion nasale : Alium cepa composé, et Phytolacca decandra. Ce dernier est indiqué pour les inflammations de la sphère ORL.
Lavage du nez : il s'agit du traitement de première intention. L'objectif est de nettoyer les parois nasales, et de soulager la congestion. Les sprays pour lavage de nez, associé ou non à un antiseptique, offre un rapport bénéfice/risque très intéressant quel que soit l'âge du patient. Ces solutions peuvent être enrichies avec d'autres actifs tels que des fluidifiants (polysorbate 80), des oligo-éléments pour stimuler l'immunité ou des substances adoucissantes (aloe vera). L'association avec des antiseptiques (ammonium quaternaire) n'a pas démontré de supériorité. On distingue les solutions hypertoniques et les solutions isotoniques. Les solutions hypertoniques, plus salées, induisent une décongestion de la muqueuse par phénomène osmotique ; l'eau diffuse du milieu le moins concentré (la muqueuse nasale) vers le milieu le plus concentré. Pour dégager les voies respiratoires, des fumigations composées d’un mélange d’huiles essentielles peuvent être conseillées.
L'oligothérapie en complément : le cuivre présente des propriétés anti-infectieuses. Le manganèse a une action anti-inflammatoire et antiallergique.
La convalescence
La fatigue peut persister plusieurs semaines après un rhume ou une grippe.
Pour atténuer ce symptôme et limiter les récidives, des probiotiques et des prébiotiques, associés à des oligo-éléments ou des vitamines, sont préconisés chez les personnes fragilisées. La vitamine C et les plantes adaptogènes (cynorrhodon, Goji, ginseng) sont également intéressantes.
En oligothérapie, l’association cuivre, or et argent est indiquée pour renforcer l’immunité pendant la période de convalescence. Indication mal connue d'influenzinum, ce médicament est aussi préconisé pour atténuer les symptômes post-grippe, comme la fatigue.
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