Entre juillet 2014 et juillet 2015, le chiffre d’affaires total des officines s’est élevé à 32,991 milliards d’euros hors taxes. La première composante de ce chiffre d’affaires, c’est le médicament remboursé, qui compte dans ce total pour 25,128 milliards d’euros.
Or, que l’on prenne en compte les chiffres de l’année 2014 ou ceux cumulés sur les douze derniers mois en juillet 2015, cette activité sur le médicament remboursé est en baisse pour la quatrième année consécutive. Pour 2014, la diminution est de 1,1 %. En cumul sur douze mois, elle est de 1,4 %. Et depuis janvier 2015, elle est même de 1,5 %.
Les autres composantes de l’activité officinale évoluent de façon variable. Ainsi, le chiffre d’affaires sur le médicament non remboursable (qui comprend le médicament d’automédication et le médicament non remboursable de prescription) baisse de plus de 5 % en 2014, alors qu’il représente un peu plus de 7 % de l’activité des officines.
Les dispositifs médicaux (7,3 % du CA total) progressent quant à eux de 5 %.
Enfin, le marché du bien-être (parapharmacie et compléments alimentaires), qui entre pour 8,75 % dans l’activité, augmente de 3,6 %, avec d’ailleurs une forte progression depuis le début de l’année 2015 (+ 5,8 %).
Si la tendance de l’activité sur le médicament remboursable est donc toujours aussi mauvaise, d’autres composantes du chiffre d’affaires des pharmacies évoluent positivement. « Les pharmaciens comprennent qu’il faut développer toutes les parts de marché possibles pour sauver leur économie. Les groupements de pharmaciens, notamment, doivent aider les officinaux à développer encore ces trois segments que sont le médicament non remboursable, les dispositifs médicaux et le bien-être », plaide Philippe Besset, vice-président de la FSPF.
Une ROSP bienvenue
Autre élément à prendre en compte dans l’activité des officines : la ROSP (rémunération sur objectifs de santé publique). Le montant moyen versé aux pharmaciens s’est élevé à 6 058 euros en 2014, contre 5 705 euros en 2013. Mais, selon les chiffres présentés par la FSPF, il y a des écarts assez importants entre les officines : 104 pharmacies ont perçu en 2014 une ROSP supérieure à 20 000 euros (au lieu de 66 pharmacies en 2013), et 12 pharmacies une ROSP de plus de 30 000 euros (5 pharmacies seulement en 2013). Au total, la rémunération sur objectifs de santé publique a représenté 142,9 millions d’euros de rémunération nette pour le réseau officinal en 2014.
Cette ROSP, rappelle Philippe Besset, concerne le médicament générique, et a été mise en place par la convention pharmaceutique en 2012. Selon le vice-président de la FSPF, « cette rémunération est importante pour les officines et les pharmaciens, car elle vient en compensation des baisses de prix sur le médicament remboursable ».
Mais attention : la FSPF, avec les autres syndicats professionnels, est actuellement en négociation sur le montant de la future ROSP 2016. « Il n’est pas question pour nous d’avoir une enveloppe inférieure à celle de 2014 et 2015. Sinon, ce serait, après les nouvelles mesures d’économies sur le médicament du PLFSS 2016, un deuxième plan anti-officines », indique Philippe Besset. Affaire à suivre, donc.
Stagnation des génériques
Le marché des génériques, étroitement lié à la ROSP, connaît pour sa part un certain tassement. Les génériques représentent, en millions d’unités, 34 % du marché total des spécialités remboursables. Ce marché aura un peu progressé cette année (si l’on s’en tient aux chiffres arrêtés à la fin juillet 2015), mais dans une moindre mesure qu’en 2012 et 2013.
C’est un élément à prendre en compte dans l’économie de l’officine, puisqu’il n’y a plus de rattrapage de rémunération à attendre pour le réseau officinal venant du générique en 2014 et 2015, explique-t-on en substance à la FSPF. Mais l’on sait que sur ce marché, beaucoup dépend de ce que veulent faire les autorités publiques de santé, l’assurance-maladie et les médecins prescripteurs. Or, pour le vice-président de la FSPF, « les génériques ont un potentiel de développement et ils peuvent à nouveau constituer, dans les deux ou trois ans à venir, une opportunité pour les pharmaciens de compenser les baisses de prix ». Il reste toutefois certain que si rien n’est fait, le marché des génériques ne pourra pas se développer tout seul…
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