Comment évaluer la dépendance d’un patient ?
L’addiction se définit comme la perte de la liberté de s’abstenir. Un patient est considéré dépendant s’il présente un des trois critères suivants : il a rechuté après une tentative d’arrêt ; il continue à fumer malgré les conséquences tangibles sur sa santé (infarctus, BPCO, cancer…) ou les risques encourus dans certaines situations spécifiques (intervention chirurgicale, grossesse…) ; il craint sans cesse d’être à court de tabac. Le test Fagerström donne une évaluation fiable de la dépendance à la nicotine, il est disponible en pharmacie.
Existe-t-il des tests pour apprécier la dépendance psychique ?
Évaluer ce type de dépendance en comptant le nombre de cigarettes fumées est un très mauvais indicateur. La dépendance psychique représente le besoin de maintenir ou de retrouver des sensations associées à l’action de fumer : plaisir, détente, bien-être ou, au contraire, stress, tristesse. À cet effet, le test de Horn permet de « décrire » le tabagisme et d’identifier les facteurs qui poussent à fumer.
Comment évaluer la motivation d’un patient à arrêter ?
La motivation peut être évaluée à l’aide du modèle de Prochaska et Di Clemente. Il présume que les fumeurs passent par 5 étapes pour arrêter :
Pré-intention : le sujet fumeur n’a pas encore envisagé d’arrêter ;
Intention : il pense à arrêter mais est encore ambivalent ;
Décision : il prend la décision d’arrêter et élabore une stratégie d’arrêt ;
Action : il est activement engagé dans le changement : il arrête de fumer ;
Maintien : il a recouvré sa liberté face à la dépendance mais reconnaît qu’il doit demeurer vigilant pour éviter une rechute.
Quels sont les bénéfices de l’arrêt du tabagisme ?
Arrêter de fumer réduit la mortalité, surtout celle liée aux maladies cardiovasculaires et au cancer bronchopulmonaire. Le bénéfice existe quel que soit l’âge du patient au moment de l’arrêt. Ainsi, un patient qui cesse de fumer à 40 ans augmente son espérance de vie de 7 ans, à 50 ans, il l’améliore de 4 ans.
Quelles sont les méthodes proposées aux professionnels de santé pour accompagner un candidat au sevrage ?
Afin de renforcer l’action des professionnels de santé auprès du fumeur et de les aider dans leurs pratiques, la HAS a créé différents outils pour chaque étape de la prise en charge de l’arrêt du tabac : questionnaires, algorithmes, échelles d’évaluation, fiches pratiques. D’autres outils ont une efficacité démontrée : entretien amotivationnel, thérapies cognitivocomportementales (TCC), accompagnement téléphonique (ligne Tabac info service : 3989), outils d’auto-support (site tabac-info-service.fr).
Quelles sont les recommandations pour les femmes fumeuses et enceintes ?
Plus l’arrêt du tabac est précoce chez la femme enceinte, plus les bénéfices pour la mère et l’enfant sont importants. Mais les bénéfices existent quel que soit le moment de la grossesse. Il est moins nocif pour une femme enceinte de recourir à des traitements à base de nicotine que de continuer à fumer. Les substituts peuvent être utilisés sous contrôle médical.
Quelles précautions en cas de maladies cardiovasculaires ?
De nombreuses études ont confirmé la non-dangerosité des substituts chez les fumeurs souffrant de maladies cardiovasculaires. Ils peuvent être prescrits, sous contrôle médical, à des fumeurs venant de faire un infarctus, un accident vasculaire cérébral ou souffrant, par exemple, d’une hypertension sévère.
Comment bénéficier du remboursement des substituts nicotiniques ?
L’Assurance-maladie prend en charge les traitements par substituts nicotiniques (patch, gomme, pastille, inhaleur), pour un montant maximum de 50 euros par an et par personne, et 150 euros pour les femmes enceintes et pour les jeunes âgés de 20 à 25 ans. Pour en bénéficier il faut une prescription médicale consacrée exclusivement aux substituts nicotiniques (pas d’autres médicaments mentionnés). Il est nécessaire de régler le pharmacien (le tiers payant n’est pas accepté) mais il est possible d’acheter le traitement en plusieurs fois.
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