« Démarrez ! ». Mi-septembre, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Gaertner exhortait ses confrères à se lancer dans la réalisation de bilans de médication.
Certes, les pharmaciens sont nombreux à s’être formé à cette nouvelle mission, mais au comptoir peu d'entre eux semblent le proposer à leurs patients (voir encadré). « Les salles de formation sont bondées, c’est un bon signe, mais cela ne démarre pas au bon rythme », s’inquiète ainsi Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Pour lui, il ne faut pas perdre un an et si l’on démarre les bilans au cours de ce semestre, il est encore temps de les finaliser en 2019 et être payé en avril. Quoi qu’il en soit, Gilles Bonnefond insiste sur le fait que « si la réforme de la rémunération a permis de stabiliser l'économie, il faut aller chercher de la croissance avec les nouvelles missions », dont les bilans de médication.
« Si nous ne réussissons pas, ce sont d’autres professions que le feront demain », prévient de son côté Philippe Gaertner qui considère qu'il est « urgent » que les pharmaciens se saisissent des nouvelles missions. Pour les représentants de la profession, l’objectif de 20 bilans par officine pour 2018 est encore tout à fait réalisable : cela représente environ 2 par semaine d’ici à la fin de l’année. D’autant que tous les voyants sont au vert. « Le site Ameli Pro est enfin opérationnel et fonctionne correctement. Les médecins ont été sensibilisés par l’assurance-maladie », soulignent ainsi l’Ordre des pharmaciens, les syndicats représentatifs FSPF et USPO, les groupements, l’APR (1) et les étudiants de l’ANEPF (2) dans un communiqué commun. « Les pharmaciens déjà investis sont satisfaits de la démarche. Elle leur a permis de renforcer les liens avec leur patientèle et d’initier des échanges interprofessionnels très constructifs », insistent-ils, soulignant que cette nouvelle dynamique est bénéfique pour les patients.
Les signataires de cet appel précisent que « de nombreuses unions régionales de professionnels de santé (URPS) et plusieurs groupements de pharmacie ont construit des supports pour accompagner les pharmacies et leurs équipes dans la mise en place et le déploiement des bilans partagés de médication », rappellent-ils. Mais aussi des start-up (voir page 4) ou encore le Comité pour la valorisation de l’acte officinal (CVAO). « Tout est réuni pour que les pharmacies s’emparent de cette nouvelle mission », concluent les représentants de la profession, pour qui l’enjeu est collectif autant qu’individuel.
(1) Association de pharmacie rurale.
(2) Association nationale des étudiants en pharmacie de France.
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