Les produits de santé de prévention et de premier recours regroupent les médicaments et les dispositifs médicaux à prescription médicale facultative et les compléments alimentaires.
En 2022, leurs ventes ont connu une forte hausse, de 14 % en valeur et de 17 % en volume, selon le baromètre de l’association NereS. Cette augmentation s’explique par une hausse de la fréquentation des officines, en raison du retour des pathologies hivernales, mais aussi par l’élargissement des missions du pharmacien qui s’est opéré en 2021 et en 2022 (vaccination, dépistage Covid, téléconsultation…). C'est d'ailleurs pourquoi, si tous les produits de premier recours sont en hausse, ce sont les dispositifs médicaux (dont les tests Covid) qui augmentent le plus (+21 % contre 11 % pour l’automédication et 14.6 % pour les compléments alimentaires).
Le baromètre 2022 rend compte d’une autre évolution intéressante : les produits à visée préventive ne cessent de croître dans la part du 1er recours, pour atteindre aujourd’hui plus de 40 %.
Libérer 17 jours de consultation
Fort de ces résultats NereS estime que la pharmacie devrait être un élément central de la prévention et de la lutte contre les déserts médicaux. Et ce, d’autant plus que « l’an dernier, 91,4 millions des dispensations de prescription étaient composées exclusivement de produits de premier recours. Elles auraient tout aussi bien pu être délivrées sans ordonnance, donc sans recours à un médecin », constate Vincent Cotard, président de NereS. Autrement dit, ce sont plus de 91 millions de consultations médicales qui auraient pu être évitées si le parcours de soins indiquait clairement la pharmacie comme la porte d’entrée du système de santé. « Cela représente plus de 16 jours de consultations par médecin généraliste qui pourraient être libérés chaque année et réinvestis pour améliorer l’accessibilité aux médecins. Cela devient urgent lorsque l'on sait que 3,5 millions de Français déclarent avoir renoncé à se soigner en 2022 faute de disponibilité d’un médecin généraliste. »
Pas de désert pour la pharmacie
Pour NereS, cette situation appelle à la mise en place d’un parcours de soins qui, pour les maux du quotidien, ne débute plus chez le généraliste, débordé, mais chez le pharmacien. Car s’il existe des déserts médicaux, il n’existe pas de désert pharmaceutique. NereS propose de mener durant 2 ans une expérimentation qui consisterait d'une part à renforcer le rôle du pharmacien dans la prise en charge des pathologies bénignes, avec plus de tests de dépistage pour orienter ou non vers le médecin selon le cas - comme le TROD angine - et un accès à plus de molécules pour traiter les pathologies bénignes. Et d'autre part, en faisant du pharmacien un référent prévention pour prodiguer plus de conseils en prévention : « On pourrait ainsi toucher plus facilement les 17 % de Français qui ne sont pas allés chez un généraliste au cours des 12 derniers mois », estime Vincent Cotard.
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