Rationaliser. C’est la tendance qui se dégage depuis plusieurs années déjà lorsqu’il est question de gestion des stocks en officine. À cette fin et à grand renfort de digital, développeurs, répartiteurs et même associations travaillent à apporter toujours plus d’intelligence dans la gestion des stocks des officinaux.
Un outil collaboratif
La plateforme Link par exemple est une solution tout-en-un utilisée par près de 11 000 pharmaciens en France (53 % de la profession). Créée il y a cinq ans par le répartiteur français OCP, ladite plateforme est censée appréhender l’ensemble des métiers du pharmacien dans un seul et même outil dans une optique de facilitation. La gestion des stocks en est partie intégrante. Link est d’abord capable de commander les produits proposés par OCP. Cet outil collaboratif permet également de gérer et de partager des informations via un ensemble de tableaux de bord et d’indicateurs qui servent à piloter la performance de l’officine. Link va par exemple permettre de passer commande en fonction des stocks ou d’une demande spécifique à une ordonnance. C’est aussi fournir un ensemble d’informations en temps réel sur la disponibilité des produits et proposer des alternatives en cas de rupture de stock chez un fabricant.
La plateforme repose sur « Clickadoc la base produit la plus complète du marché avec 400 000 références. C'est la seule base produits du marché à proposer des monographies sur des produits comme l'orthopédie la cosmétique où la diététique » promet dans une communication vidéo Valérie Falque, pharmacienne et directrice solutions digitales d’OCP.
Limiter les livraisons de médicaments
D’autres solutions plus confidentielles tentent aussi à leur niveau de révolutionner le secteur. L’association de recherche et développement Papillon travaille sur un logiciel de gestion d’officines (LGO) destiné aux pharmaciens correspondants et à leurs patients dans le traitement des maladies chroniques. Ce LGO apporte de l’intelligence dans la gestion des stocks en intégrant davantage de pharmacie prédictive.
« Nous avons développé un LGO avec de nouvelles fonctionnalités, basé sur la mise en place de parcours de soins en utilisant comme unité de temps, la semaine plutôt que le mois », indique au « Quotidien du pharmacien » Antoine Prioux, pharmacien sur le plateau des Millevaches et initiateur du projet Papillon. L’utilisation de l’unité hebdomadaire plutôt que mensuelle permet de rationaliser les flux physiques et les stocks de médicaments en limitant les livraisons et en coordonnant les professionnels de santé.
Mais innovation ne rime pas toujours avec digital. Car ici, ce LGO est associé à un mode de classement pour le moins basique. Les stocks sont organisés dans des barquettes en carton nominatives avec un code couleur correspondant à l’intervalle de prise hebdomadaire. « Nous paramétrons dans le logiciel le plan de posologie, matin, midi et soir, en rattachant ces médicaments à un code couleurs, afin de les commander de manière prédictive et personnalisée », explique Antoine Prioux.
Très logiquement, ce logiciel et ce mode de gestion ne répondent pas aux besoins de toutes les officines, mais plutôt à celles impliquées dans une démarche de pharmaciens correspondants et de suivis des pathologies chroniques. Néanmoins, afin de pousser l’innovation, l’association Papillon a pris le parti de laisser le code source de son LGO en Open Source. Pour, qui sait, développer à l’avenir une solution plus globale de gestion intelligente des stocks qui répondrait aux besoins de l’ensemble des pharmaciens.
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