LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. - Quels sont les événements marquants de la vie de la profession qui ont incité le CNGPO à évoluer ?
PASCAL LOUIS. - La loi HPST est certainement l’un des éléments les plus importants. C’est une opportunité d’asseoir et de développer le statut de professionnel de santé du pharmacien à travers les services. Les opérations de dépistage mises en place découlent de cette loi, comme le dépistage cardiovasculaire que le CNGPO a mis en place dès janvier 2011 avec l’assureur santé Allianz. Il vient d’ailleurs d’être relancé, en région Nord-Pas-de-Calais, avec des partenaires supplémentaires (la Fondation Cœur et Artères, l’association de patients Alliance du Cœur et la société spécialisée en dépistage Alere, N.D.L.R.). Une multitude d’opérations de ce type naît, avec différents acteurs : les ARS, les mutuelles, les associations de patients. L’un des phénomènes qui s’en dégage c’est le développement du marché des home tests. Aujourd’hui, on parle de la faisabilité de la vaccination à l’officine. Nous avons beaucoup travaillé sur la loi HPST avec Roselyne Bachelot. Pour quelle incidence ? Elle a boosté les groupements et pour l’essentiel de ceux qui constituent le CNGPO, la notion d’enseigne a été largement développée concomitamment à la notion de services introduite par la loi. Le réseau doit évoluer vers les services, valoriser le dépistage, la prévention, le suivi, le contrôle, le conseil… Nous devons aussi inciter les pharmaciens à se former, car c’est une condition obligatoire à la mise en place d’un nouveau service, et à entrer dans une démarche qualité.
Quelles modifications majeures ont été mises en place depuis la création du CNGPO ?
Je citerais l’apparition de modèles économiques différents, avec la création des SRA et des CAP. Les règles du jeu changent et bouleversent énormément notre économie. Les groupements ont dû organiser leurs prestations auprès des pharmaciens en tenant compte de ces nouveaux outils.
Quelles sont les prochaines mutations que vous imaginez dans les années à venir ?
Le CNGPO s’est beaucoup battu pour assouplir l’ouverture du capital entre pharmaciens sans investisseurs extérieurs, notamment après l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne*. Cela fait six ans que nous faisons des propositions étayées, notamment les pharmacies succursalistes. Ce statut permettrait de mieux adapter les pharmacies aux nouvelles missions. Il y a une multitude de petites officines, le réseau est encore trop morcelé. La loi Bachelot nous ouvre la possibilité de développer des services, c’est pourquoi il est indispensable de revoir notre organisation capitalistique, en ce sens.
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