Quelques définitions

La, ou les préventions ?

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Publié le 27/03/2017

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La prévention en santé est souvent désignée comme un pilier de la médecine de demain. C'est aussi un concept dont les contours restent encore difficiles à définir, tant son champ d'application est vaste et les moyens pour y parvenir sont variés.

Prévention
Crédit photo : SPL/PHANIE

D'une manière générale, la prévention correspond à l'ensemble des manœuvres destinées à empêcher la survenue d'une maladie ou à en atténuer l'évolution. Autrement dit, la prévention vise à préserver le capital santé d'une personne, quel que soit son état général.

Trois niveaux de prévention

L'OMS (Organisation mondiale de la santé) définit trois niveaux de prévention. La prévention primaire s'adresse à la population exempte de maladie. Son objectif est de promouvoir les comportements sains afin de réduire l'incidence des maladies. Parmi les moyens de prévention primaire, on retrouve l'information sous forme de brochure ou de slogans, mais également des actes médicaux comme la vaccination. La prévention secondaire consiste à révéler une maladie asymptomatique afin de mieux la traiter, ou d'éviter les complications. C'est le principe du dépistage tel que recommandé dans le cadre des IST (infections sexuellement transmissibles), de la DMLA ou de certains cancers. Elle repose sur le constat qu'une prise en charge précoce est un facteur de guérison. La prévention tertiaire s'applique aux sujets malades, et vise à mettre en œuvre les moyens pour limiter l'évolution ou les complications de la maladie. C'est l'éducation thérapeutique du patient (ETP). On évoque également une prévention quaternaire, qui s'adresse aux malades à un stade avancé. Elle ne vise pas l'amélioration de l'état de santé mais permet de prendre en compte la qualité de vie malgré la maladie. Les soins palliatifs appartiennent à cette catégorie.

Une prévention pour tous et pour chacun

En France, la Loi du 4 mars 2002 relative au droit des malades et à la qualité du système de soin précise que « la politique de prévention en santé a pour but d'améliorer l'état de santé de la population en évitant l'apparition, le développement ou l'aggravation des maladies ou accidents en favorisant les comportements individuels et collectifs pouvant contribuer à réduire ces risques ». Cette définition s'appuie en partie sur celle de l'OMS, mais elle inclut une autre notion importante, à savoir la cible. C'est sur cette notion qu'est fondée la classification de Gordon proposée en 1982. Celle-ci distingue la prévention universelle, la prévention sélective et la prévention ciblée. Autrement dit, la prévention pour tous, la prévention pour chacun, et la prévention auprès des malades. La première, généraliste, se concrétise par les messages « Manger moins gras, moins sucré, moins salé » ; la seconde, destinée plus spécifiquement aux personnes exposées à des risques selon leur âge, leur activité, leur environnement, permet d'affiner le message afin d'améliorer sa perception ; enfin, la prévention auprès des malades reprend l'ETP. Cette classification prend en compte les déterminants de la santé, c'est-à-dire l'ensemble des facteurs internes (âges, sexe, antécédent médical) ou externes, qu'il s'agisse de l'environnement social, familial, professionnel, culturel, de l'habitat et des comportements adoptés dans la vie quotidienne.

De la prévention à la promotion de la santé

Ces définitions croisées conduisent à penser plus globalement la prévention, en l'intégrant dans un concept plus large de promotion de la santé. L'objectif ne se limite plus à dire ce qui est bien et ce qui ne l'est pas, mais bien de donner les moyens à chaque personne de mieux identifier et contrôler ses propres déterminants influençant sa santé. Pour cela, il est nécessaire de développer en parallèle un environnement favorable grâce à des politiques de santé générale.

David Paitraud

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