Un paratonnerre contre la crise ? La parapharmacie et ses multiples rayons pourraient bien être cela pour le réseau officinal. Paratonnerre ou parachute, reste que ce marché polymorphe en quête de définition cultive le paradoxe. Très majoritairement distribué par les pharmacies, il ne justifie pourtant « que » 10 % de leur chiffre d’affaires (CMA novembre 2015 : source IMS Health).
De même, si le Code de la santé publique (CSP) exclut les produits de parapharmacie du champ du monopole pharmaceutique, il établit dans le même temps la liste positive des marchandises dont les pharmaciens peuvent faire le commerce. Paradoxe encore pour ce qui concerne les règles relatives à la communication. Car bien que ne relevant pas du monopole, les produits de para restent inclus dans le champ des obligations déontologiques.
Enfin, parce que nous n’en sommes plus à un paradoxe près, même si les produits de parapharmacie peuvent être vendus par n’importe quel employé de l’officine, les recettes générées par ces ventes seront prises en compte dans le chiffre d’affaires total déterminant le nombre d’adjoints dont le titulaire doit se faire assister…
En dépit de ce curieux statut, les marchés de la para - dermocosmétique, laits infantiles, dispositifs médicaux ou compléments alimentaires - n’en finissent pas d’animer les rayons des officines… et d’attiser la convoitise des autres réseaux. Engagées dans cette concurrence acerbe, les grandes enseignes de parapharmacie ne se gènent pas pour critiquer ouvertement les pratiques commerciales des « super-pharmacies ».
« Nous employons un pharmacien dans chacun de nos magasins. C’est un principe essentiel et non négociable », déclare pourtant au « Quotidien » Corinne Morel, directrice marketing de Parashop. Décidément, la para n’en finit pas de cultiver le paradoxe…