À L’ÉCOLE du médicament, le générique a la réputation de se faire remarquer. Mais il faut le reconnaître, cet élève turbulent, ami du marketing et de la pression concurrentielle, est en même temps très attentif aux évolutions de la réglementation et des marchés. Voilà qui lui permet, en 2010, d’obtenir un bulletin aux résultats plus qu’honorables : avec + 10,4 % en valeur et + 5,3 % en unités la progression du générique rendrait jaloux bien des secteurs d’activité. Même parmi les premiers de la classe.
Pourtant, en dépit de ses bonnes notes (nous quitterons là la métaphore scolaire…) plusieurs freins entravent encore le marché de la copie. Les obstacles à la substitution d’abord, geste qui accuse en 2010 une baisse de près de 10 %. Les patients subissent encore « l’insidieuse et presque permanente remise en cause du caractère équivalent de ces médicaments » explique au « Quotidien » Pascal Brière. Les médecins aussi, auraient leur part de responsabilité dans l’érosion du générique. « On assiste à une montée inquiétante de la mention « non substituable » sur les ordonnances » poursuit le président du GEMME. Les pharmaciens eux-mêmes pourraient avoir un rôle dans le tassement des chiffres. Certains médicaments de spécialistes, coûteux mais à faibles volumes de rotation, pourraient ainsi subir une relative désaffection de la part des acteurs de la substitution. Voilà pour le verre à moitié vide.
En dépit de ces difficultés le marché du générique a devant lui « une large marge de progression » assure Pascal Brière - et voilà pour le verre à moitié plein -, mais sa prévision est assortie de quelques conditions. L’élargissement de la prescription dans le répertoire, mais aussi celui du répertoire lui-même, propose en substance le président du GEMME. Au total, l’élève générique a encore quelques efforts à faire pour conserver sa place de sauveur dans notre système de soins.