L’Agence européenne du médicament (EMA) vient de débuter l'examen du vaccin russe Spoutnik V, étape cruciale en vue de son déploiement dans l'Union européenne. Les autorités russes se sont dites prêtes à fournir des vaccins à 50 millions d'Européens à partir de juin.
L’EMA vient de lancer l’évaluation en continu (Rolling revue) du vaccin Spoutnik V, un vaccin contre le Covid-19 développé par l'institut de recherche Gamaleya en Russie.
Rappelons que la révision en continu permet d’accélérer l’évaluation de médicaments ou de vaccins prometteurs lors d’une urgence de santé publique. C’est donc assez rapidement que Spoutnik pourrait être autorisé par l'Union européenne (UE), sans que l’on « puisse prédire, pour le moment, les délais globaux », déclare l’EMA qui « communiquera davantage lorsque la demande d'autorisation de mise sur le marché du vaccin aura été soumise ».
Quant à la Russie, elle s’est dite prête à approvisionner l’UE : « Suite à l'approbation de l'EMA, nous serions en mesure de fournir des vaccins pour 50 millions d'Européens à partir de juin 2021 », a avancé dans un communiqué Kirill Dmitriev, patron du Fonds souverain russe.
D'abord accueilli avec scepticisme, Spoutnik V a depuis convaincu les experts de son efficacité. La revue « The Lancet » a publié des résultats selon lesquels il est efficace à 91,6 %. Des données qui seront notamment analysées par l’EMA.
Selon Moscou, qui a également enregistré deux autres vaccins, Spoutnik V est autorisé à l'heure actuelle dans plus de 35 pays. Et au moins trois pays de l'UE - Hongrie, Slovaquie et République tchèque - ont opté pour le vaccin russe, sans même attendre sa validation par l'EMA.
En pratique, Spoutnik V est un vaccin à vecteur viral, comme le vaccin d'AstraZeneca ou celui de Johnson & Johnson. Il est composé de deux adénovirus, Ad26 et Ad5. Ces adénovirus ont été modifiés pour contenir le gène de fabrication de la protéine de pointe SARS-CoV-2 (ils ne peuvent pas se reproduire dans le corps et ne provoquent pas de maladie). Les deux adénovirus sont administrés séparément : Ad26 est utilisé dans la première dose et Ad5 est utilisé dans la seconde pour renforcer l’effet du vaccin. Une fois administré, le vaccin délivre le gène du SRAS-CoV-2 dans les cellules du corps, qui l'utiliseront pour produire la protéine de pointe. Cette dernière, reconnue par le système immunitaire, entraînera la production d'anticorps et de lymphocytes T la ciblant.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %