« La nature est une vaste apothicairerie. » Ce n'est pas moi qui le dis, mais un certain Théophraste Bombast von Hohenheim, plus connu sous le nom de Paracelse. Cette vérité, édictée au XVe siècle, est encore vraie aujourd'hui. Puisque près de 70 % de notre pharmacopée actuelle est issue de près ou de loin du monde végétal. Des usages les plus anciens aux procédés modernes d'extraction, c'est justement cette longue et belle histoire de la plante au médicament que nous avons tenté de résumer en ouverture de ce dossier. Une histoire pas terminée qui, au-delà de l'allopathie, a révélé les bienfaits de la phytothérapie et de l'aromathérapie. La nature, naturellement bonne ? Pas toujours ! Car « naturel » ne signifie pas sans risque ! C'est encore Paracelse qui le dit : « c'est la dose qui fait le poison ». De fait, la toxicité des plantes n'est parfois pas éloignée de leur seuil d'efficacité. Pourtant, nous apprend l'étude Arcane Research, pour 3 Français sur 4, les produits de santé d'origine naturelle sont qualifiés de doux et non agressif…
Précieuses, parfois toxiques, souvent fragiles, les plantes sont, pour Bruno David porteuses d'espoir en thérapeutique moderne. Le directeur du sourcing R&D et de la botanique à l'Institut de recherche Pierre Fabre explique ainsi au « Quotidien » comment le règne végétal peut être à la fois source d'actifs médicamenteux et pourvoyeur de modèles structuraux pour l'innovation thérapeutique (lire en page 24). Il dit aussi comment le pharmacien peut contribuer, à sa façon, de défendre la cause menacée de la biodiversité.