Les actifs d'origine naturelle, régulièrement en tête d'affiche des formules, entrent souvent dans la composition des produits dermocosmétiques. Et pour cause puisqu'ils présentent à la fois des propriétés intéressantes pour la peau et qu'ils disposent de qualités galéniques non négligeables. Les plantes, intégrées sous forme d'extraits hydroalcooliques ou de macérats huileux, apparaissent sans nul doute comme les actifs naturels les plus notoires. Certaines, parmi elles, se distinguent par leurs capacités au niveau cutané : le calendula est un grand classique des dermoprotecteurs reconnu pour ses effets apaisant et réparateur de la peau. Il entre souvent dans la composition des crèmes hydratantes et des huiles de massage pour adultes, enfants et plus particulièrement dans les soins destinés aux bébés ; la camomille, plante médicinale bien connue, a aussi des propriétés réparatrices au niveau cutané qui sont mises à profit dans des formules hydratantes et protectrices ; l'arnica possède un pouvoir décontractant et participe à la régénération musculaire. Chez les sportifs, il est notamment utilisé en bain relaxant ou en huile de massage ; l'euphraise a un effet décongestionnant très intéressant pour le contour des yeux. Dans les gels et crèmes, il participe à la réduction des poches… « Les extraits de plantes, sont composés de différentes molécules (totum) capables d’agir de manière synergique, ce qui augmente leur efficacité et offre une meilleure tolérance que si l’on utilisait une molécule unique », explique Laetitia Redel, docteur en biologie et chargée de formation chez Weleda.
Seules et en association
La synergie est aussi recherchée avec les huiles végétales qui sont tout aussi importantes que les actifs dans le produit final. Ces bases de formulation, moins réputées que les extraits végétaux, jouent pourtant un grand rôle pour la peau. Issues de fruits ou de graines mûries au soleil, elles sont sélectionnées pour leur richesse en acides gras essentiels et en vitamines. Leur grand atout est l'affinité qu'elles présentent avec la peau humaine. Certaines d'entre elles, dont le profil lipidique est proche du sébum humain, participent au ciment lipidique de l'épiderme et renforcent sa fonction barrière. D'autres, comme l'huile de tournesol riche en oméga 6 et vitamines E, possèdent un grand pouvoir glissant et présentent un intérêt certain pour une application en massage.
L'argan, pour sa part, a des propriétés antioxydantes qui retardent les manifestations du vieillissement cutané tout comme les huiles de bourrache et d'onagre. D'une tout autre nature, les huiles essentielles font bien sûr partie des actifs d'origine naturelle les plus puissants. Elles apportent une note odorante aux formules, ont un pouvoir de conservation et disposent de capacités propres aux différentes parties des plantes dont elles sont issues. La lavande, par exemple, a un effet relaxant à exploiter dans un bain ou en massage. Mais les huiles essentielles peuvent aussi être utilisées dans les déodorants pour leurs pouvoirs parfumant et anti-bactérien. « Pour bénéficier au mieux des propriétés des actifs naturels, il faut privilégier le mode d'extraction par première pression à froid en ce qui concerne les huiles végétales et préférer les huiles essentielles naturelles aux produits de synthèses », précise Laetitia Redel. « Toute manipulation d'ordre chimique est à éviter et pour garantir l'origine naturelle des matières premières utilisées dans les cosmétiques, il faut se référer aux labels comme Natrue pour les produits Weleda ».
Similitude chimique
Les huiles issues des plantes sont également utilisées pour leur mimétisme avec les constituants du cheveu. Celui-ci est naturellement recouvert de substances huileuses qui viennent du film hydrolipidique. La cuticule, pour sa part, est constituée de kératine et de composants lipidiques. « Les huiles et beurres végétaux présentent une similitude chimique avec les différents éléments qui composent la fibre capillaire et c'est pourquoi ils sont souvent utilisés pour formuler les soins capillaires réparateurs et nourrissants », indique Bernard Fabre, responsable du pôle Actifs végétaux chez Pierre Fabre. « Les beurres végétaux comme le beurre de karité sont constitués de chaînes courtes d'acides gras saturés qui pénètrent au cœur des cuticules pour les restructurer. Les huiles végétales comme l'huile de carthame sont composées de chaînes longues d'acides gras insaturés qui agissent à la surface du cheveu pour le réparer ». D'autres effets sont obtenus à partir des plantes : les substances acides comme le jus de citron, par exemple, referment les écailles du cheveu et rehaussent son éclat tout comme les cires végétales notamment extraites du cédrat.
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