Conséquence indirecte du Brexit, l’Agence européenne du médicament (EMA) doit être relocalisée à Amsterdam (Pays-Bas) d’ici au 30 mars 2019. Cet été, elle a annoncé une forte baisse de ses effectifs à cause du déménagement à venir, risquant d’affecter ses activités et donc la disponibilité des médicaments. Les laboratoires sont soumis à rude épreuve.
En sus de l’annonce de l’EMA qui subit des départs plus importants que prévu de ses collaborateurs (30 % au lieu des 19 % estimés initialement), le ministère britannique de la Santé s’est inquiété des futures difficultés pour transporter les produits entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE). Face à une possible pénurie en cas de sortie sans accord de l’UE, il s’est tourné vers les laboratoires pharmaceutiques, leur demandant d’accroître d’au moins six semaines leurs stocks sur son territoire (en plus des trois mois de stock actuel).
Les industriels s’y sont pliés sans attendre, mais pour eux, le coût de la facture ne se limite pas à ce surstockage en cas de hard Brexit. La réglementation européenne des médicaments ne s’appliquant plus au Royaume-Uni dès la fin mars 2019, les laboratoires doivent prévoir à la fois l’accès au marché européen et britannique en termes d’autorisation de mise sur le marché (AMM), brevet, licences d’importation, taxes douanières, tests qualité, etc.
Si le ministère britannique s’inquiète de la disponibilité des médicaments sur son territoire, l’EMA de son côté craint pour la disponibilité de certains des 108 médicaments fabriqués exclusivement au Royaume-Uni… Un article de la BBC rappelle que, chaque mois, le Royaume-Uni exporte 45 millions de boîtes de médicaments et en importe 37 millions. Le National Health System (NHS) britannique s’est aussi préparé en surstockant des médicaments et des produits dérivés du sang.
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