Une étude évaluant le risque de méningiome sous contraception progestative vient de montrer qu’il existe un sur-risque très faible de méningiome en cas de prise de désogestrel à long terme, chez la femme de plus de 45 ans. Par conséquent, l’agence du médicament émet des recommandations préliminaires d’utilisation du désogestrel et de surveillance des femmes exposées.
La prise prolongée d’une contraception orale à base de désogestrel seul (Antigone, Optimizette, Cérazette, Elfasette et Désogestrel 75 µg) augmente très faiblement le risque de méningiome, chez les femmes de plus de 45 ans. En revanche, il n’existe pas de sur-risque de méningiome pour les femmes utilisant une contraception contenant du lévonorgestrel seul ou combiné à l’éthinylestradiol. Telle est la conclusion de l’étude évaluant le risque de méningiome chez les femmes exposées à un progestatif en contraception orale, menée par le groupe Epi-Phare (ANSM/assurance-maladie).
Dans le détail, le risque de méningiome sous désogestrel augmente avec la durée d’utilisation : « Il apparaît à partir de 5 ans d’utilisation et est multiplié par 2 au-delà de 7 ans d’exposition, précise l’étude. Le risque de méningiome lors de la prise prolongée du désogestrel est cependant très inférieur à celui observé avec la prise d’Androcur (acétate de cyprotérone), de Lutéran (acétate de chlormadinone) et de Lutényl (nomégestrol). » Aucun risque de méningiome n’a été observé en cas de durée d’utilisation de moins d'un an du désogestrel, sauf lors d’une utilisation antérieure d’autres progestatifs à risque. Au global, l’étude estime qu’en moyenne, un cas de méningiome intracrânien opéré est observé pour 67 000 femmes exposées au désogestrel quelle que soit la durée d’exposition et un cas pour 17 000 femmes exposées plus de 5 ans.
Compte tenu de ces résultats, et dans l’attente de mesures à venir début 2025, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) émet des recommandations préliminaires d’utilisation de ces contraceptifs oraux et de surveillance des femmes qui y sont exposées.
Tout d’abord, il faudra bien signaler à la patiente sous désogestrel qu’elle ne doit pas arrêter sa contraception sans l’avis d’un professionnel de santé, car il existe un risque de grossesse non désirée.
Ensuite, si une patiente sous désogestrel se plaint de maux de tête fréquents, de troubles de la vision, d’une faiblesse dans les bras ou les jambes, d’une paralysie, des troubles du langage ou de l’audition, des troubles de l’odorat, des convulsions, des troubles de la mémoire, des vertiges, le pharmacien lui conseillera de consulter son médecin, gynécologue ou sage-femme. Une IRM pourra lui être proposée par mesure de précaution.
En effet, si une patiente sous désogestrel présente des signes évocateurs de méningiomes, il est recommandé de faire réaliser une IRM de contrôle. En cas de découverte d’un méningiome, le traitement par désogestrel devra être arrêté et la patiente sera systématiquement orientée vers un neurochirurgien. En cas d’antécédent de méningiome ou de méningiome existant, une contraception progestative ou un traitement progestatif ne doivent plus être utilisés.
Enfin, avant toute prescription ou changement de contraception progestative, il est recommandé de vérifier les traitements antérieurs par progestatifs utilisés par la patiente et leur durée d’utilisation. Le médecin évaluera avec la patiente la contraception la plus adaptée à sa situation au regard de ces informations. Chez une femme, la contraception doit être revue annuellement au regard de son âge, de son mode de vie et de ses antécédents.
Par ailleurs, l’ANSM rappelle que « le désogestrel a une AMM dans la contraception uniquement et ne doit pas être utilisé comme traitement hormonal de la ménopause ».
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