La confiance revient. L’institut IPSOS est formel : sur plus de 1 000 Français interrogés sur Internet du 20 au 24 juin derniers, 83 % se déclarent favorables à la vaccination parce qu’elle prévient, protège et éradique des maladies. Si l’étude n’est pas parfaitement comparable, le LEEM rappelle néanmoins que son observatoire de 2016, qui testait notamment la question de la confiance dans les vaccins, avait obtenu des réponses affirmatives dans 69 % des cas.
« Le LEEM demandait depuis longtemps une prise de parole forte de la part des pouvoirs publics, ce qui a été fait, avec la décision en juillet 2017 de rendre 11 vaccins pédiatriques obligatoires au 1er janvier dernier. L’embellie constatée n’est pas indépendante de cette prise de parole qui a permis de rassurer les Français. Nous devons continuer à travailler sur une information claire et prouvée scientifiquement », lance Philippe Lamoureux, directeur général du LEEM.
Selon une autre étude, menée cette fois par La Netscouade, la vaccination a été un sujet majeur sur les réseaux sociaux de juin 2017 à juin 2018, avec plusieurs pics médiatiques en août, en octobre-novembre, puis en janvier, pour un total d’un million de retombées. C’est plus du double, voire le triple des retombées enregistrées en 2015. « Twitter a réagi comme une onde de choc avec près de 725 000 tweets autour de la vaccination, tandis que Facebook est la caisse de résonance de l’actualité avec plus de 100 000 publications », note Martin Biéri, directeur Études et réputation de La Netscouade. Les réseaux sociaux étant souvent pointés pour la désinformation et les fake news qui y circulent, Martin Biéri précise : « Sur Twitter on ne trouve pas de leader antivaccins, en revanche sur Facebook la page certifiée d’Henri Joyeux est très influente. Néanmoins, l’information scientifique et les innovations en matière de santé restent les contenus les plus attractifs sur les réseaux sociaux. » Et de citer une forte appétence concernant la recherche sur des vaccins contre le sida, Ebola ou la maladie de Lyme, la recherche de vaccins contre le cancer et les innovations concernant des dispositifs technologiques. « L’information sur un vaccin sans piqûre a été la plus partagée sur l’ensemble de l’année. »
Les désastres des fake news
La Netscouade note également une forte réponse institutionnelle aux attaques des antivax sur cette période et une véritable lutte contre la désinformation à la fois par des YouTubeurs scientifiques aguerris à la vulgarisation et par des communautés de professionnels de santé sur Twitter, n’hésitant pas à tourner en dérision les positions antivax. Un ensemble de résultats qui conforte le LEEM à être toujours plus présent sur les réseaux sociaux, « parce que c’est là que la bataille se livre », martèle Philippe Lamoureux, heureux de constater que « le combat pour la vérité s’organise, de moins en moins de propos irresponsables circulent sans contrepoids ». Pour autant, il n’est pas question de baisser la garde, et le LEEM compte continuer à travailler pour diffuser une information « claire et prouvée scientifiquement ».
Des propos sur lesquels le Pr Brigitte Autran a choisi de rebondir. Cette spécialiste de l’immunologie est notamment coordinatrice du réseau CoReVac (consortium français de recherches vaccinales) créé par l’Institut de microbiologie et maladies infectieuses de l’Alliance des instituts de recherche en santé et sciences de la vie (Aviesan) et professeur émérite de la faculté de médecine Sorbonne Université. Elle interpelle les journalistes pour qu’ils offrent « à la population française des informations de qualité (…) face aux mauvaises informations qui circulent sur Internet », mais aussi aux populations francophones d’autres pays. Sa fonction de professeur d’université l’amène à se rendre régulièrement en Afrique francophone, où elle ne peut que constater « les désastres des fake news qui circulent en français sur Internet » dans des pays où les moyens de santé publique sont très limités et où les besoins en vaccins « gigantesques ». La tendance est déjà favorable, selon le Pr Odile Launay, professeur en maladies infectieuses à l’université Paris Descartes, coordinatrice du centre d’investigation clinique spécialisé en vaccinologie Cochin-Pasteur et du réseau national d’investigation clinique en vaccinologie (I-REIVAC). « La communication des journalistes se transforme ces dernières années pour être plus scientifique et moins basée sur des faits exceptionnels. »
C’est dans ce cadre que le Comité Vaccins du LEEM veut « faire de la France la référence européenne de la politique vaccinale à l’horizon 2022 », explique son président Serge Montéro. Et c’est dans ce sens qu’il a publié en avril dernier une plateforme de 15 propositions pour stimuler la recherche, assurer l’approvisionnement, faciliter l’accès, faire valoir la spécificité du vaccin dans le système de soin et redonner confiance.
D'après un atelier presse du LEEM.
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