La prise de conscience écologique est aujourd’hui une réalité. La loi AGEC (Antigaspillage pour une Économie Circulaire) du 11 février 2020, vise ainsi la transition d’un modèle économique linéaire (« extraire, fabriquer, consommer, jeter ») vers un modèle circulaire. Autrement dit, l’objectif est de produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Les enjeux sont à la fois environnementaux, économiques et sociaux. La sensibilité écologique se développe chez les consommateurs qui s’informent davantage. La vente en vrac s’inscrit donc dans un mouvement de fond de la société.
La cosmétique en vrac à l’officine
En pharmacie, le vrac concerne essentiellement les produits d’hygiène : gels douche et shampoings. Les patients peuvent ainsi faire remplir des flacons réutilisables. Si la mise à disposition de vrac s’inscrit dans une démarche écoresponsable, cela permet également de toucher une nouvelle clientèle et de profiter d’une logique de fidélisation importante.
Plusieurs laboratoires se sont lancés dans l’aventure. Mustela expérimente ainsi dans certaines officines la vente de son gel lavant doux et de son gel lavant certifié BIO et vegan dans des flacons consignés en verre, réutilisables, et au nom évocateur « Reviens ». De la même façon, la marque Lab@bulles propose en pharmacie la vente en vrac de son gel lavant naturel surgras. Bioderma tente également l’expérience à petite échelle avec son huile de douche et son gel douche de la gamme Atoderm. Enfin, le groupe Pierre Fabre expérimente le vrac chez deux de ses marques : A-Derma et Klorane.
Le vrac, pourquoi c’est compliqué ?
Proposer de la cosmétique en vrac est donc une idée écoresponsable à laquelle les patients sont sensibles. Oui mais, car il y a bien un « mais », ce n’est pas si simple. La vente en vrac est en effet assortie d’un cadre réglementaire très strict. Il faut tout d’abord se déclarer en tant qu’établissement de conditionnement primaire à l’ANSM. Ensuite, le consommateur n’étant pas autorisé à se servir seul, le personnel doit être formé afin de sécuriser les opérations de remplissage et de nettoyage des flacons. Il s’agit de garantir la sécurité du patient. Les produits d’hygiène étant riches en eau, le risque de développement microbiologique n’est pas négligeable et le consommateur doit en être protégé. Enfin, le pharmacien doit s’assurer de l’étiquetage des flacons avec les mentions légales.
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