L’interrogatoire du pharmacien Devant la survenue de rougeur oculaire, le pharmacien doit distinguer les urgences ophtalmologiques des affections bénignes pouvant être traitées au comptoir. La survenue de douleur, de baisse de l’acuité visuelle et l’apparition d’un cercle périkératique sont les critères d’urgence ophtalmologique. Il peut s’agir d’une kératite (inflammation de la cornée), d’une uvéite (inflammation de l’iris et corps ciliaires) ou d’un glaucome aigu par fermeture de l’angle. Cette pathologie est liée au blocage l’élimination de l’humeur aqueuse au niveau de l’angle iridocornéen. L’œil est rouge, très dur en raison de l’élévation de la pression intraoculaire et une semi-mydriase est visible.La présence de corps étrangers dans l’œil entraîne une hyperhémie conjonctivale unilatérale, des spasmes des paupières et un larmoiement important. Si la gêne oculaire est faible, le pharmacien peut essayer de retirer le corps étranger. En cas d’hémorragie, de plaie et de douleurs intenses, la consultation aux urgences ophtalmiques est requise. En attendant, l’œil peut être protégé à l’aide de compresses et d’un pansement.Attention aux UV !
Une exposition prolongée aux UV est responsable des troubles suivants : hyperhémie conjonctivale diffuse, gêne oculaire, larmoiement et photophobie intenses et survenue de picotements dans un délai de quelques heures après l’exposition. L’ophtalmie des neiges, due aux rayonnements solaires réfléchis sur la neige survient 4 à 5 heures après une exposition aux rayonnements UV sans protection. Le coup d’arc se retrouve chez les personnes qui font de la soudure sans lunettes de protection. Le traitement consiste à mettre l’œil au repos dans la quasi-obscurité, de faire des massages des paupières avec des compresses humidifiées d’eau fraîche et d’utiliser des collyres calmants et/ou cicatrisants. Le pharmacien préviendra tout risque de récidives en insistant sur le port de lunettes de soleil à verres teintés filtrants en cas de vacances au ski et de protection adéquate pour les soudeurs (masque ou lunettes). Attention à l’utilisation abusive des lampes à bronzer qui peut entraîner à terme une dégénérescence maculaire.Hygiène des yeux et des paupièresPour soulager les conjonctivites et le syndrome de l’œil sec, la première mesure consiste au nettoyage et à la décongestion des yeux et des paupières, à l’aide de compresses imbibées de sérum physiologique ou de solution de lavage oculaire. Le massage des paupières avec des compresses d’eau chaude facilite la reconstitution du film lacrymal et diminue l’évaporation des larmes. Il suffit de porter à ébullition de l’eau qui est ensuite refroidie légèrement afin de plonger une compresse ou un linge propre. Ces derniers sont alors déposés sur la paupière pendant une dizaine de minutes en effectuant des mouvements circulaires.Prévention des irritations de l’œil En plus des traitements locaux et systémiques de l’allergie, quelques mesures hygiéniques s’imposent pour limiter les conjonctivites allergiques, en commençant par l’éviction des allergènes de l’environnement. En cas de conjonctivite allergique liée aux pollens, il convient de rester à la maison le plus possible, de sortir avec des lunettes de soleil et de se laver la tête et les cheveux au retour. Si l’allergie concerne les acariens, l’exposition peut être diminuée en privilégiant une chambre aérée, sans moquette, ni peluche ou literie en plume. L’aspirateur doit être passé régulièrement et le linge de lit lavé à 60 °C une fois par semaine. Pour limiter les conjonctivites irritatives et le syndrome de l’œil sec, le pharmacien peut rappeler la limitation du temps d’écran, l’éviction des lieux enfumés, la réduction de port des lentilles de contact ainsi que les baignades sous l’eau, le chlore irritant fortement les yeux.L’art d’administrer un collyreAu préalable, l’administrateur veille à bien se laver les mains et au nettoyage des yeux exempts de toute saleté. La tête inclinée vers l’arrière, la paupière inférieure de l’œil à traiter est ensuite abaissée avec l’index. La goutte du collyre est déposée dans l’œil sans faire toucher l’embout du flacon. La paupière est alors relâchée, l’œil fermé et le canal lacrymal bouché en pressant légèrement le coin interne de l’œil pour favoriser l’absorption du traitement. Si un autre collyre doit être administré, il faut attendre entre 5 et 10 minutes, voire jusqu’à 15 minutes après un lavage oculaire afin d’éviter la dilution du collyre traitant.
Les mots du conseil
Publié le 11/12/2020
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : lequotidiendupharmacien.fr
Article précédent
Un peu de physiopathologie
Article suivant
Les produits du conseil
Quelques définitions
Un peu de physiopathologie
Les mots du conseil
Les produits du conseil