La ministre des Droits des Femmes salue la suspension de la consultation des pharmaciens sur la clause de conscience. Une décision prise hier par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
« Une sage décision ». C’est ainsi que Laurence Rossignol, ministre des droits des femmes, qualifie la suspension par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens de sa consultation sur l’introduction d’une clause de conscience au code de déontologie.
En début de semaine, la ministre s’était étonnée dans un communiqué de l’initiative de l’Ordre des pharmaciens. Elle émettait des craintes quant aux conséquences d'une telle mesure : « si elle était suivie d'effet, cette clause ouvrirait clairement la possibilité pour des pharmaciens de refuser de délivrer la contraception d'urgence, la pilule contraceptive, le stérilet ou même le préservatif ». Des craintes que la ministre juge aujourd'hui fondées au regard du « soutien apporté à cette clause de conscience par les organisations hostiles au droit des femmes à disposer de leur corps ». Laurence Rossignol rappelle que « l’accès des femmes à la contraception ne peut être soumis aux aléas des convictions personnelles des professionnels ».
Cette position est relayée dans la profession. La pétition d’un collectif de pharmaciens qui refusent la clause de conscience a ainsi récolté près de 12 000 signatures, émanant pour la plupart de la profession. La décision de l’Ordre des pharmaciens de suspendre la consultation n’a toutefois pas désamorcé cette mobilisation. « Nous maintiendrons cette pétition tant que le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens n’aura clairement annoncé qu’il retirait son projet de clause de conscience », déclare Jean-Philippe Phil-Théodore, pharmacien titulaire, l’un des membres de ce collectif. Il tient à préciser que cette pétition adressée à Isabelle Adenot ne vise aucunement la présidente de manière personnelle.
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