Trois questions à…

Jérôme Paresys-Barbier

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Publié le 20/04/2023
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Président du Conseil central de la section D (adjoint) de l’Ordre national des pharmaciens

Crédit photo : DR

Le Quotidien du pharmacien. - Qu’est ce qui, pour vous, fait l’intérêt du métier d’adjoint ?

Jérôme Paresys-Barbier. - Avec les évolutions récentes, le métier de pharmacien est plus intéressant et varié que jamais. D’une certaine manière nous sommes, en quelques années, passés du silex à l’électricité. Que ce soit au sein de l’officine, au domicile du patient ou dans un EHPAD, qu’il s’agisse de vacciner, de dépister ou de mener un entretien clinique, le pharmacien adjoint peut potentiellement s’atteler à de multiples tâches, et ce avec des outils plus modernes que jamais. Les Français ont compris que le pharmacien d’officine est quelqu’un d’aussi important et compétent que leur médecin et les autres professionnels de santé, et notamment les adjoints.

Quelles sont les plus grandes qualités dont a besoin un pharmacien adjoint ?

Être adjoint, ce n’est pas simplement faire son métier du mieux possible, c’est aussi être aux côtés du titulaire qui détient l’officine et l’assister. En effet, que ce soit avec les patients ou avec le reste de l’équipe – et c’est d’autant plus vrai pour une petite pharmacie -, le contact avec les gens, le relationnel est une part extrêmement importante du métier d’adjoint. On rentre dans une petite entreprise, où l’on vit toute la journée aux côtés de ses collègues. Il faut savoir appréhender les particularités et les caractères de chacun et savoir être un peu social. Évidemment, certains sont naturellement plus doués que d’autres dans ce domaine. Mais lorsque ça se passe bien, on en retire plus de bons moments que de problèmes.

À quoi faut-il faire attention quand on est adjoint ?

Un adjoint peut se retrouver, au fil de sa carrière, à travailler pour des officines radicalement différentes les unes des autres. Une petite pharmacie est très différente d’une plus grande, et, en fonction de l’endroit (campagne, très grande ville, banlieue aisée), la clientèle et donc les tâches à effectuer ne sont pas les mêmes. Je conseille aussi de demander et veiller à ce que les attributions des adjoints soient bien écrites, afin que la feuille de route soit bien posée, pas dans le contexte d’un rapport de force, mais d’une clarté d’organisation. Enfin, si les choses se passent mal, car ça peut arriver, il ne faut pas polémiquer, et ne pas hésiter à trouver des solutions. Une officine, on ne peut pas y entrer « par effraction », il y a des collaborateurs qui sont là depuis très longtemps, qui ont leurs habitudes. Parfois, il est compliqué d'interagir avec d’autres générations. Avant tout, il faut se sentir bien ! Si ce n’est pas le cas, il ne faut pas s’obstiner. D’autant plus que les adjoints, aujourd’hui, ont souvent d’autres propositions et opportunités.

Propos receuillis par F. T.

Source : Le Quotidien du Pharmacien