COMME je n’ai pas envie de vous parler des 59 ou 76 médicaments mis sous haute surveillance… Quoique, peut-être une autre fois, je pourrais développer mon entière approbation à l’idée d’un système de contrôle indépendant et transparent… Je vais donc plutôt me pencher sur des questions auxquelles je pense très souvent : qu’est ce qui rapproche les membres d’une équipe ? Qu’est ce qui fait que ça marche ou que ça ne marche pas ? Quel est le moteur d’un groupe qui réussit à aller de l’avant malgré les personnalités si différentes qui le composent ? Et comment faire quand la situation est bloquée et qu’on n’avance plus ?
Les spécialistes ont certainement des tas de réponses sur le team building, sentiment d’appartenance, cohésion, communication franche, règlement immédiat des conflits, environnement de travail confortable, ambiance agréable… Concrètement, dans mes équipes, ça se résume souvent tout simplement à ça : mieux se connaître. Discuter ensemble, manger ensemble, boire ensemble, jouer ensemble, rire ensemble, danser ensemble, être photographiés ensemble… Le lendemain, on aura peut-être moins envie de critiquer l’humeur parfois abrupte de celui-ci, le comportement fantaisiste de celle-ci ou la façon de s’habiller de celle-là.
Il aura parfois suffi d’une soirée de détente. On a été invités par la direction, on est venu en covoiturant car certains ne savent pas comment y aller. On arrive dans une grande et belle villa typiquement azuréenne, à flanc de colline, avec vue sur la mer et la baie tout illuminée. La maison a été un peu bousculée pour faire entrer trois grandes tablées de vingt, et on a ajouté une grande tente chauffée pour l’apéritif et pour les danseurs, plus tard. Tout est entièrement fait maison, par le chef cuisinier de l’établissement et son équipe à lui. Ça commence par de délicieux feuilletés au saumon, accompagnés par du champagne bien frais, comme on aime.
L’animatrice, celle qui encadre les ateliers de mosaïque, de peinture, d’écriture, les sorties au village et les après-midi karaoké, assure l’ambiance musicale. Avant de passer à table, le moment d’émotion, la directrice remercie tout le monde et on regarde un montage fait de textes, de musiques et de photos de tout le personnel, prises pendant des semaines, chacun en train de travailler, de la lingère à la cadre de santé, de l’homme à tout faire au médecin, de la standardiste à la responsable qualité. Le résultat, ce sont des sourires ravis sur tous les visages, avec le sentiment d’appartenir à une grande et belle famille, même avec ses éléments turbulents ou moins bien intégrés.
Après un excellent repas d’inspiration marocaine, pendant lequel on en apprend un peu plus sur ses voisins de droite et de gauche, secrétaire et psychologue, ou agent d’entretien et assistante sociale, on envahit la piste de danse, les filles font les folles, les garçons sont plus réservés, mais la bonne humeur règne. La soirée s’achève par un travail d’équipe : tout le monde aide à ranger, bougies, fleurs, vaisselle, chaises, tables. Et lundi, quand on se revoit, on se sourit de façon complice, on reparle de cette Macarena qu’on a massacrée ensemble, on va demander sa recette de pâte feuilletée au cuisinier, on partage une pause-café avec une aide-soignante qu’on n’avait pas vraiment fréquentée jusqu’à maintenant.
La prochaine fois, ce pourrait être une rando VTT, un atelier œnologie ou musical, ou, pourquoi pas, un hammam ?.. En tout cas, le renforcement de la cohésion par des activités de détente hors du cadre professionnel, moi, j’adhère !
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