L’APAB est la seule association d’adjoints en France. Comment a-t-elle vu le jour ?
Créée en 2008, l’APAB fait suite à un appel lancé sur quelques cantons autour de chez moi. Vu les réponses obtenues, on a vite atteint l’échelon départemental, puis régional, même si les sujets abordés concernent tous les adjoints. Le premier thème qui a suscité la création de l’association est la difficulté d’installation des pharmaciens. L’appel a en effet été lancé fin 2007, au moment où il a été décidé de bloquer la possibilité de créer une officine en relevant les seuils et en donnant la priorité aux transferts. On s’est regroupé pour tenter de trouver des solutions et éviter qu’on nous complique l’accès à l’installation.
L’APAB se consacre-t-elle uniquement aux difficultés d’installation ?
Non, depuis sa création, elle s’est diversifiée. Le thème de l’année 2011 est consacré à la question de l’emploi des adjoints car, aujourd’hui, on compte plus de 2 000 inscrits au Pôle Emploi, ce qui est un phénomène assez récent. Il y a dix ans, en sortant de la faculté sans avoir fait sa thèse, le pharmacien qui déposait une annonce recevait plusieurs propositions de postes. L’an dernier, j’ai fait un remplacement et j’étais chargé de faire le recrutement de mon successeur pour un contrat de trois semaines. J’ai reçu 20 réponses, des CV de pharmaciens diplômés depuis un an ou deux et quasiment sans expérience…
Selon vous, des adjoints qui choisissent de ne pas s’installer, c’est une réalité ?
Au départ, la plupart des diplômés veulent s’installer, mais nombre d’entre eux changent d’avis avec les années. Le contexte économiquement difficile y est pour beaucoup. Sans héritage, sans donation, où trouver les 150 000 de capital nécessaires pour se lancer ? S’endetter sur 12 ans pour une officine dont le chiffre d’affaires est inférieur à 600 000 euros, oui, on trouve ce genre d’officine, mais ce sont justement celles que le gouvernement veut voir disparaître. Quant aux SEL, on a le sentiment de ne pas vraiment être maître chez soi, d’acheter une demi-officine. Je souhaite acheter une officine, mais si je n’y arrive pas, je pense quitter le monde officinal.
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