Jérôme Parésys-Barbier,

Président de la section D de l’Ordre des pharmaciens

Publié le 12/11/2012
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JEROME PARESYS BARBIER...

JEROME PARESYS BARBIER...
Crédit photo : S TOUBON

LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Après deux années de croissance soutenue, l’Ordre enregistre une légère baisse des effectifs de pharmaciens intérimaires à la section D. Cela vous inquiète-t-il ?

JÉRÔME PARÉSYS-BARBIER.- L’effectif a fait un bond de 9 % en 2009 et de 13 % en 2010. La baisse enregistrée en 2011 est peu significative, j’espère surtout qu’elle est due à l’effet de la loi HPST qui les a fait changer de statut pour devenir adjoint dans une officine déterminée. L’important c’est que tous les pharmaciens titulaires puissent assurer une continuité du service pharmaceutique, même quand la situation est difficile, il est donc indispensable d’avoir un collaborateur sur qui compter. Il y a toujours un moment de l’année où on a besoin d’être remplacé, mieux vaut que ce soit par un confrère qui a de l’expérience, un remplaçant. Avec la mise en place de nouvelles missions, il ne va pas falloir moins de pharmaciens dans les officines, car l’équipe va devoir se partager entre le comptoir, le back-office, les entretiens pharmaceutiques…

Il semble que tous les pharmaciens remplaçants ne s’enregistrent pas comme tels auprès de l’Ordre. Pour quelles raisons ?

Ils sont tout de même plus de 3 400 pharmaciens intérimaires dûment inscrits à l’Ordre. Pour des remplacements courts, un pharmacien doit s’inscrire comme pharmacien intérimaire, mais lorsque cela doit durer (longue maladie du titulaire, par exemple), l’inscription est spécifique en tant que pharmacien remplaçant, voire en qualité de pharmacien gérant après décès, en cas de décès du titulaire. Nous avons déjà optimisé la procédure d’inscription ces dernières années, et notre outil informatique rénové va faciliter encore les démarches courant 2013. Des pharmaciens qui ne se sont pas inscrits rapidement n’osent pas toujours revenir vers nous. Or nous voulons favoriser leur retour. Pour cela, il faut qu’ils n’hésitent pas à nous contacter. Un adjoint qui remplace son titulaire plusieurs semaines doit aussi s’enregistrer à l’Ordre comme pharmacien remplaçant, car les responsabilités ne sont les mêmes. Si la situation perdure, la section D doit être prévenue. L’adjoint doit fournir un avenant au contrat de travail et vérifier que le contrat d’assurance de l’officine est conforme à cette mission.

Selon certains pharmaciens remplaçants, le travail ne manque pas, malgré la situation tendue de l’officine. Les intérimaires pourraient même bénéficier de l’effet de la loi HPST pour trouver de nouvelles missions. Qu’en pensez-vous ?

Il faut que les besoins des titulaires et les souhaits des adjoints puissent coïncider, en satisfaisant la présence pharmaceutique au regard du code de la santé publique. Quand on est prêt à bouger, on peut trouver des missions, mais encore faut-il être informé. Si un titulaire sait par avance qu’il a besoin d’être remplacé ou secondé, il pourrait le signaler sur un portail et ouvrir ainsi la possibilité à des confrères qui sont prêts à se déplacer d’avoir accès à ce type de proposition.

Effectivement, avec la mise en application de la loi HPST, les officines vont se lancer dans plus de services aux patients, aussi, est-il possible qu’elles aient besoin de plus de diplômés, que ce soit pour les entretiens pharmaceutiques, des missions en maison de retraite, ou, tout simplement, dégager du temps au titulaire. Être remplaçant de titulaires (et d’adjoints) donne une approche complète du métier et peut favoriser des associations futures. Être remplaçant est aussi un vrai métier.

› PROPOS RECUEILLIS PAR M. M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2959